Cameroun. Ramadan: les jeûneurs à l'épreuve de la forte chaleur

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Le 20/05/2019 à 11h46, mis à jour le 20/05/2019 à 11h48

Malgré des pics de température élevés dans certaines villes, notamment dans la partie septentrionale du pays, les musulmans du Cameroun sont astreints à ne pas boire. Aussi, ceux-ci trouvent-ils des astuces pour s'adapter, tout en respectant les prescriptions de l'islam.

Atteindre la piété, combattre les désirs et penchants de la chair afin de permettre à l'esprit de s'élever. Tel est l'un des objectifs principaux du jeûne du ramadan, l'un des cinq piliers de l'islam. Une tâche cependant rendue très difficile dans certaines villes camerounaises, notamment dans la partie septentrionale du pays, à cause de la chaleur.

Dans certaines villes comme Garoua, la capitale régionale du Nord, la température peut monter jusqu'à avoisiner les 40°C. «Je cherche à limiter les expositions au soleil, comme marcher beaucoup. Je m'abrite à l'ombre pour éviter la déshydratation. Généralement, en transpirant, on se déshydrate. Quand il fait chaud, ce n’est pas du tout facile. Mais moralement, c'est facile quand on sait pourquoi on jeûne», déclare Aboubakar, musulman.

Pourtant, les musulmans doivent continuer leurs activités normalement. Une tâche ardue, notamment pour des travailleurs comme les maçons et les conducteurs de mototaxis, qui sont particulièrement exposés au soleil. 

Dans certaines villes, alors que les délestages et coupures parfois prolongées de l'énergie électrique limitent l'utilisation des ventilateurs et autres appareils, il n'est pas rare de voir des musulmans aller se rafraîchir le corps dans des cours d'eau ou prendre des bains. Mais d'aucuns n'acceptent pas ces bains, par crainte de boire de l'eau par inadvertance.

Autres astuces, d'autres se couvrent momentanément la tête avec une serviette imbibée d'eau, réduisent les heures de travail pour les activités qui demandent plus d'endurance, etc.

«La chaleur ne devrait pas empêcher un fidèle musulman d'observer le jeûne du ramadan normalement. Il ne doit pas fouler aux pieds ce pilier essentiel. Seule la maladie peut empêcher un musulman de jeûner», affirme El Hadj Oumarou Mohamadou, imam à Bertoua, dans l'Est du pays.

Prière, pénitence, partage: ces valeurs essentielles du ramadan prennent tout leur sens pour les musulmans, confrontés aux forts pics de chaleur du Caemroun, en cette saison. 

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 20/05/2019 à 11h46, mis à jour le 20/05/2019 à 11h48