Vidéo. Cameroun: ramadan, les interdits et les bonnes pratiques

VidéoLe ramadan se caractérise par des privations et interdits en tous genres. Mais que peut-on faire ou pas durant cette période sacrée? L'avis d'un spécialiste.

Le 29/05/2018 à 14h21, mis à jour le 29/05/2018 à 14h23

La communauté musulmane a entamé le jeûne du ramadan le 16 mai 2018 au Cameroun. Pendant 30 jours, les fidèles musulmans vont devoir faire preuve de dévotion, de pénitence et de privations durant cette période sacrée, marquée par de nombreux interdits.

En effet, que peut-on faire ou pas pendant le ramadan? Peut-on avaler sa salive pendant le jeûne du ramadan? Peut-on fumer? Peut-on embrasser son mari ou sa femme?

«Il est interdit de manger et de boire volontairement pendant les journées de jeûne. Si on le fait par oubli ou par erreur, alors on est pardonné. Les injections nutritives sont également proscrites, car elles remplacent la nourriture», explique Aboubakar Abdoulahi, l’imam de la mosquée d’Etoudi à Yaoundé, la capitale.

Il n’est donc pas interdit d’avaler sa salive, mais fumer une cigarette est une pratique proscrite, pas seulement pendant le mois du ramadan. Outre la privation de nourriture, le fidèle musulman doit également faire preuve d’abstinence sexuelle, car «il est également interdit d’avoir des rapports sexuels avec son épouse en journée de jeûne. Le croyant doit observer ce jeûne de l’aube jusqu’au coucher du soleil, avec l’intention d’adorer son seigneur et en s’abstenant de tout ce qui pourrait rompre son jeûne», poursuit le chef religieux.

Le jeûne est l’un des cinq piliers de l’Islam, et son observance est une obligation pour tout musulman, précise l’imam Aboubakar Abdoulahi. A cet effet, le croyant se doit de respecter les «injonctions sacrées» prescrites dans le Coran.

Ainsi, il est notamment recommandé pendant cette période de multiplier les prières, d’accentuer la lecture du livre saint, d’être assidu dans les lieux de prière, de faire preuve de charité, de compassion, etc.

«Le jeûne est une école de la fraternité, de la solidarité, car en goûtant à la famine du jeûne, on comprend la situation de nos frères qui, parfois, n’ont pas de quoi manger», affirme le chef religieux. De manière générale, le jeûne consiste à «exprimer et produire tout ce qui est bien, et de s’abstenir de tout ce qui est mauvais», dit-il. L’objectif du jeûne, apprend-on, est de cultiver chez le croyant, l’atteinte de la piété. Cette année, le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC) a placé le ramadan sous le signe du recueillement pour la paix et le vivre-ensemble. Ce, dans un contexte sécuritaire marqué par la crise anglophone.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 29/05/2018 à 14h21, mis à jour le 29/05/2018 à 14h23