Cameroun: tuerie de Ngarbuh, trois militaires inculpés pour «assassinat»

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Le 12/06/2020 à 10h57, mis à jour le 12/06/2020 à 11h34

Les 3 soldats sont accusés d’avoir participé au massacre de civils dans la nuit du 13 au 14 février dernier dans le village Ngarbuh, dans la région anglophone du Nord-Ouest. Ils ont été placés en détention provisoire à la prison militaire de Yaoundé, selon le porte-parole de l’armée camerounaise.

Trois militaires ont été inculpés pour «assassinat» et placés sous mandat de détention provisoire à la prison militaire de Yaoundé, rapportent plusieurs médias étrangers qui citent le chef de la division de la communication du ministère camerounais de la Défense, le capitaine de frégate Cyrille Serge Atonfack Guemo.

Les trois soldats sont accusés d’avoir participé à la tuerie de civils à Ngarbuh, survenue dans la nuit du 13 au 14 février dernier, dans la région anglophone du Nord-Ouest. L’armée camerounaise avait nié toute implication dans un premier temps, parlant d’un «malheureux accident» et de cinq personnes (une femme et quatre enfants) mortes dans l’explosion de conteneurs de carburant lors d’échanges de tirs entre soldats et sécessionnistes.

Elle a finalement reconnu que trois femmes et 10 enfants avaient été tués lors d’une opération militaire menée dans ce village. La commission d’enquête mixte mise sur pied sur instruction du président de la République, Paul Biya, avait établi qu’un groupe de trois membres des forces de défense camerounaises, accompagnés de 10 membres d’un comité de vigilance local, en mission de sécurisation dans ce village où des terroristes se livraient à des exactions sur les populations, avait tué des civils.

«Après des échanges de tirs au cours desquels cinq terroristes ont été abattus et plusieurs armes saisies, le détachement a découvert que trois femmes et dix enfants ont péri du fait de son action», indique le communiqué publié le 21 avril dernier par le secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.

«Pris de panique», les trois militaires, aidés par certains membres du comité de vigilance, ont tenté de masquer les faits «par des incendies». Revenu à sa base, le chef de mission de l’opération a adressé à sa hiérarchie un compte-rendu «volontairement biaisé». Et c’est sur la base de ces affirmations que le gouvernement a initialement fondé sa communication, réfutant notamment les accusations d’exaction de l’armée des ONG. Les 10 membres du comité de vigilance local impliqués dans cette tuerie ont également été arrêtés.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/06/2020 à 10h57, mis à jour le 12/06/2020 à 11h34