CAN 2021: Ahmad Ahmad offre la compétition au Cameroun (au lieu de la Côte d'Ivoire)

Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (CAF).

Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (CAF). . DR

Le 04/12/2018 à 14h44, mis à jour le 04/12/2018 à 14h47

Dans une interview diffusée hier, lundi 3 décembre 2018, sur la chaîne de télévision panafricaine Afrique Media, Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football, a indiqué un décalage des prochaines Coupes d'Afrique des nations pour permettre aux deux pays d'être fin prêts.

Après le camouflet de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019) dont l'organisation a été retirée au Cameroun lors du dernier comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), le pays devrait se consoler avec l'édition de 2021.

Ce jeu de chaises musicales a été évoqué par le président de la CAF au cours d'un entretien diffusé ce lundi 3 décembre 2018 sur la chaîne de télévision panafricaine Afrique Media.

«On a vu que même la Côte d'Ivoire ne sera pas prête pour 2021. Pour arranger les choses de manière vraiment humaine, décalons toutes les CAN. Donnons plus de chance au Cameroun pour qu'il réalise les infrastructures et on va les accompagner de près. Pour 2021, on organise la CAN au Cameroun et en 2023, on l'organise en Côte d'Ivoire. C'était la décision prise par le comité exécutif. C'est confirmé», a notamment déclaré Ahmad devant la caméra.

Une décision qu'il explique notamment par «l'engagement» et «la volonté réelle pour cette CAN» du président Paul Biya, rencontré en audience à Yaoundé il y a quelques semaines.

La décision de retirer l'organisation de la CAN 2019 au Cameroun n'a pas été aisée à prendre.

«Lorsqu'on est responsable, il faut regarder les choses de manière générale, une à une, et prendre des décisions, même si ça nous fait mal. Ce n'était pas facile», affirme le président de la CAF. 

Mais au vu de l'état d'avancement des infrastructures (environ 55% selon le président de la CAF) et le contexte sécuritaire, le comité exécutif n'a guère eu le choix.

«On n’oublie pas ce qui s'est passé à Cabinda (le bus des joueurs du Togo avait été pris dans une fusillade lors de la CAN 2010 en Angola, Ndlr). Il faut prendre en compte l'histoire», justifie-t-il.

Ainsi, la CAF est prête à faire une entorse à son règlement, en attribuant la CAN 2021 au Cameroun.

Une sorte de compensation aux relents de faveur. «Le règlement, c'est le comité exécutif qui l'a mis en place. Depuis l'ancien. On peut faire une entorse. Parce que le règlement, lorsqu'on retire, on retire carrément. Mais devant ce fait là, nous avons dit non, nous ne pouvons pas faire ça», a précisé Ahmad Ahmad à Afrique Média.

Pour le président de la CAF, le retrait de la CAN 2019 n'a rien à voir avec des questions politiques ou des rancœurs envers Issa Hayatou, son prédécesseur à la présidence de la CAF, et qui est de nationalité camerounaise.

«Vous ne m'avez jamais entendu parler de la gestion de mon prédécesseur. Si on veut l'attaquer, c'est dans ce sens-là. Pas les blabla...», a déclaré Ahmad Ahmad.

Néanmoins, dans la presse camerounaise, la piste du Tribunal arbitral du sport (TAS) est évoquée pour contester le retrait de l'édition de 2019, et les journalistes, pour ce faire, se sont notamment basés sur les modifications du cahier de charges initial par la CAF, avec le passage de 16 à 24 équipes participantes.

«On est confiant qu'on a pris de bonnes décisions pour le bien du football africain, selon les statuts et les règlements des compétitions. Tout est clair (…) Notre faute, c'est de vous (au Cameroun, Ndlr) avoir donné 2021. C'est une faute qui va être ciblée par le TAS. Aucun règlement ne le permet. Si c'est ça, l'option choisie par le Cameroun, on va y aller», indique le président de la CAF.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 04/12/2018 à 14h44, mis à jour le 04/12/2018 à 14h47