Cameroun: la FIFA met en garde contre de présumées «interférences» du ministère des Sports

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Le 25/09/2019 à 10h47, mis à jour le 26/09/2019 à 11h48

Dans un courrier adressé à la FECAFOOT, l'instance faîtière du football mondial rappelle le devoir de non-ingérence gouvernemental dans la gestion de la fédération. Faute de quoi, le pays s'exposerait à des sanctions.

Hasard du calendrier ou pure coïncidence ? Alors que la désignation du Portugais Toni Conceiçao comme nouveau sélectionneur des Lions indomptables du Cameroun était officialisée le vendredi 20 septembre dernier, presque qu'au même moment, une lettre de la Fédération internationale de football (FIFA) évoquant de possibles ingérences du ministère des Sports et de l'Education physique a fuité sur les réseaux sociaux.

Le courrier de l'instance faîtière du football mondial date pourtant du 27 août 2019. Le document, signée du secrétaire général adjoint chargé de l'administration de la FIFA, Alasdair Bell, porte sur «d'éventuelles interférences indues».

«Nous avons appris par diverses sources que le ministère des Sports de la République du Cameroun aurait entrepris certaines actions à l'égard de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) qui s'apparenteraient à des interférences indues dans la gestion autonome de la FECAFOOT contrairement aux articles 14 al.1 let i) et 19 al. 1 des statuts de la FIFA», peut-on y lire.

«Si tel est effectivement le cas et que la FECAFOOT, par conséquent, a été ou est contrainte d'agir suite à des interférences extérieures indues, des sanctions sont susceptibles d'être prononcées par les organes compétents de la FIFA contre son association membre», avertit l’instance internationale.

Plateformes de collaboration

Dans sa réponse datée du 16 septembre 2019, le président de la FECAFOOT, Seidou Mbombo Njoya, déclare que la fédération n'a relevé aucun acte d'ingérence du ministère des Sports. Et pour illustrer cette entente cordiale, il cite des plateformes de collaboration avec le gouvernement. Entre autres, la «convention» qui la lie au ministère des Sports et le décret présidentiel du 26 septembre 2014 portant organisation et fonctionnement des sélections nationales de football.

Selon cette convention notamment, les membres des structures d'encadrement des sélections nationales de football sont recrutés soit sur la base d'un contrat signé avec le président de la FECAFOOT après avis obligatoire du ministre chargé des Sports, soit sur la base d'une mise à disposition par l'Etat.

«Il est judicieux de souligner qu'au Cameroun, les sélections nationales ont un caractère public et constituent un patrimoine. Ce qui justifie amplement la subvention importante et constante que l’Etat alloue aux sélections nationales pour permettre à la FECAFOOT de réaliser ses objectifs», précise Seidou Mbombo Njoya.

En juillet 2013, la FIFA avait décidé de «suspendre provisoirement» la FECAFOOT pour «ingérence gouvernementale», une semaine après l'annulation de la réélection du président sortant, Iya Mohammed, pour des malversations financières présumées.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 25/09/2019 à 10h47, mis à jour le 26/09/2019 à 11h48