La BRVM ambitionne d'intégrer le top 3 des bourses africaines

Siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) à Abidjan.

Siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) à Abidjan.. DR

Le 16/11/2016 à 19h52, mis à jour le 17/11/2016 à 11h05

Après la confirmation de son entrée à l’indice «Frontier Market», le 14 novembre dernier, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) ambitionne désormais d’intégrer le très select club des «Emerging Market». Autrement dit, le top 3 des places financières africaines.

Portée par les bonnes performances de ses poids lourds (Sonatel, SGBCI, BoA Côte d’Ivoire, BoA Burkina Faso, Total Côte d’Ivoire, Onatel et Bolloré Africa Logistics), qui représentent à eux seuls 56% de sa capitalisation, la BRVM a été confirmée à l’indice MSCI Frontier Market le 14 novembre dernier. Admise dans ce classement en mai dernier, elle y rejoint cinq autres places financières africaines (le Nigéria, le Kenya, le Maroc, l’Ile Maurice et la Tunisie).

Lors des «Journées de la bourse» qui se tiennent depuis hier à Dakar, Edoh Kossi Aménounvé, directeur général de la BRVM, a expliqué que cette reconnaissance est le fruit des bonnes performances enregistrées ces quatre dernières années grâce aux réformes entreprises.

La BRVM affiche la meilleure performance boursière des places africaines

La cotation en continu, adoptée en septembre 2013, a ainsi permis à la BRVM de passer de 193 milliards de FCfa de valeur de transactions en 2013 à 335 milliards FCfa de valeur en 2015, et 344 milliards au 15 novembre 2016. Parallèlement, les volumes de transactions sont passés de 65 millions en 2013 à 178 millions de titres échangés au 15 novembre 2016. Rapportée au PIB de la zone UEMOA, la capitalisation boursière est passée de 13% en 2010 à 17% en fin 2015. Bref, de bonnes performances qui ont permis à la BRVM de franchir un palier supplémentaire.

Toutefois, à en croire, Edoh Kossi Aménounvé, la BRVM ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «Notre ambition, c’est de passer à l’étape supérieure en devenant Emerging Market», explique-t-il. En Afrique, seules les bourses de Johannesburg et du Caire peuvent se targuer d’appartenir à ce club très restreint.

Cependant, malgré ses résultats «très positifs», la BRVM reste confrontée à plusieurs défis. Et le chemin reste long pour faire de la place d’Abidjan une plateforme de financement des économies de l’UEMOA.

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Aujourd’hui, les acteurs du marché souhaitent notamment une accélération de la mise en œuvre de la directive sur l’harmonisation fiscale au sein du marché financier régional. D’après Kadiatou Fadika-Coulibaly, présidente de l’Association professionnelle des sociétés de gestion et d’intermédiation (APSGI), ce dispositif contribuerait non seulement à simplifier l’analyse du marché financier régional par les investisseurs, mais aussi à avoir une grande fluidité des capitaux à l’intérieur de la zone UEMOA libérés de toute discrimination fiscale d’un pays à l’autre.

D’autres acteurs soulignent aussi la nécessité d’approfondir le marché pour que celui-ci puisse devenir une alternative crédible à l’endettement extérieur souvent onéreux avec notamment les risques de change. La faible liquidité et l’absence d’un compartiment PME sont aussi des faiblesses. Autant de raisons qui font dire à Pierre Goudiaby «Atépa», président du Conseil d’administration de la BRVM, que «malgré ses performances, le poids de la BRVM dans les économies de l’Uemoa reste très faible».

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 16/11/2016 à 19h52, mis à jour le 17/11/2016 à 11h05