C’est à Treichville, une commune chargée d’histoire et de symboles au centre d’Abidjan, que sera édifiée la Mosquée Mohammed VI dont les travaux ont été lancés ce 3 mars par le roi du Maroc en personne.
La commune, qui a été le point de départ des actions politiques pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire, est une terre cosmopolite où l'on trouve à la fois une importante communauté commerçante marocaine ou issue du monde arabe en général, et bon nombre de ressortissants africains avec une forte présence sénégalaise.
L’édifice, capable d’accueillir 7.000 fidèles, abritera un centre culturel, dédié à la promotion de l’Islam et des valeurs de tolérance, venant ainsi matérialiser et renforcer les bonnes relations entre Abidjan et Rabat dans le domaine religieux.
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Ce 1er mars, la communauté des Tidjanes de Côte d’Ivoire s’était réunie en vue de prier pour le Maroc et implorer Allah à travers la wazifa afin qu’il accorde longue vie au souverain marocain. «Le but majeur de cette prière est de rendre grâce à ce grand homme, acteur infatigable de la paix dans le monde», a souligné le Cheikh Badine Sylla, secrétaire exécutif du Conseil fédéral des Tidjanis de Côte d’Ivoire (COFETCI).
La proximité religieuse entre les deux pays a récemment franchi une étape importante avec la formation de guides musulmans ivoiriens à l’Institut Mohammed VI de formation des Imams de Rabat, un centre qui a enregistré 200 auditeurs venus de Côte d’Ivoire.
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«L'objectif, c'est d'arriver à entretenir, à travers et au-delà de la formation, un climat de paix, de cohésion, de tolérance à l'image de l'islam qui a toujours été pratiqué en Côte d'Ivoire (…). Vous partez pour nous ramener un islam de tolérance de fraternité, pacifique», avait fait observer le Cheikh Boikary Fofana, guide suprême de la Communauté musulmane en Côte d’Ivoire (en janvier 2016, à l'occasion du départ d’une seconde vague d’imams en formation à Rabat). Cela, dans un contexte où Abidjan cherchait déjà à se prémunir contre le radicalisme islamiste.
Par ailleurs, le roi Mohammed VI a fait un don de 100.000 exemplaires du Saint Coran, dont 8.000 en version française, à la communauté musulmane ivoirienne.