Vidéo. La startup Ewarren veut améliorer la mobilité à Abidjan grâce à la digitalisation du transport urbain

Le360/ Olive Adjakotan

Le 18/12/2021 à 08h06, mis à jour le 18/12/2021 à 08h08

VidéoBooker, réserver, payer, s’informer sur l'état du trafic automobile à Abidjan (capitale économique de la Côte d'Ivoire)… Voilà la palette de services qu’offre "Ewarren" aux usagers, notamment pour pallier l'inextricable question de l'appoint dans les transports publics.

Cette solution digitale de paiement dans le transport urbain à Abidjan règle peu à peu le problème d'indisponibilité de la petite monnaie, souvent source de discordes entre les transporteurs et les passagers.

Cette innovation est une révolution dans le transport urbain ici à Cocody-9 kilos, dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Munis d’une carte de couleur verte, certains passagers la présentent. En guise de paiement du ticket, ils se font débiter une somme avant de monter dans le véhicule pour leurs destinations respectives. Les cartes rechargeables ''Ewarren'' restent dans cette zone l'un des moyens de paiement électronique acceptés par les taxis communaux communément appelés wôrô-wôrô. En 2021, ce sont mille chauffeurs et 8500 clients qui font confiance à ce moyen d’e-payment, d’après les fondateurs de la startup E-Warren Financial Services.

«C’est le problème de monnaies que ça réduit qui m’arrange dans l’utilisation de cette technologie», explique Sylvestre Nguessan, un conducteur de taxi communal.

Nous sommes ici à la gare des taxis communaux de Cocody-9 kilos. Chaque voyage coûte 250 fcfa. L’épineux problème de la petite monnaie est récurrent dans le transport urbain à Abidjan. Il n’est pas rare que la tension monte entre passagers et chauffeurs.

La carte Ewarren vient donc régler ce dilemme d’appoint. Outre cela, elle confère certains privilèges aux utilisateurs: fini les longues attentes dans les rangs pour les détenteurs de cette innovation.

«Avec la carte, facilement, on te fait accéder au véhicule et tu ne fais pas le rang parce que tu as un privilège», déclare Gilles Brice Yao, un utilisateur de la carte Ewarren

«Cela fait un an que j’utilise la carte Ewarren et depuis lors je n’ai jamais eu de problèmes. C’est très pratique vous arrivez, ils vous débitent et vous passez tout simplement», a soutenu Wenceslas Kouamé, un autre utilisateur de cette solution.

L’Ivoirien Karamoko Camara est l’initiateur de cette révolution dans le transport urbain. Son objectif est d’automatiser les systèmes de paiement des transports publics et de promouvoir une économie numérique. Il a signé, en novembre 2020, dans ce sens un partenariat avec les autorités. Il s’agit d'équiper tous les taxis communaux et mini cars avec la technologie Ewarren. Mais, un an plus tard, le projet n’est toujours pas opérationnel pour diverses raisons.

«La digitalisation, on ne pourra pas l’éviter, il faut y aller mais étape par étape; ça c’est une première. La deuxième difficulté c’est au niveau des chauffeurs. Ce sont des gens qui évoluent dans l’informel qui est en vérité le secteur artisanal à qui aussi il faut parler. Et comme toute entreprise ou toute startup, le financement est difficile et plus particulièrement en Afrique», déplore Karamoko Camara, fondateur et CEO d'Ewarren financial Services.

Le renforcement du parc automobile, la sensibilisation des populations encore trop attachées au cash, sans oublier une dose de volonté politique, sont également des préalables pour étendre cette technologie a tout le pays.

Par Olive Adjakotan (Abidjan, correspondance)
Le 18/12/2021 à 08h06, mis à jour le 18/12/2021 à 08h08