Côte d'Ivoire: les mesures prises par le gouvernement face à la flambée des prix tardent à donner des résultats

VidéoA l'instar d'autres pays africains, la Côte d'Ivoire est touchée par une flambée des prix qui concerne particulièrement les produits alimentaires et les carburants. En dépit des interventions des autorités, la spéculation sur les denrées de première nécessité continue au grand dam des ménages.

Le 07/04/2022 à 09h16, mis à jour le 07/04/2022 à 09h29

En Côte d’Ivoire, un mois après la prise du décret gouvernemental du 09 mars 2022 plafonnant le prix de certains produits de grande consommation, l'effectivité de cette mesure tarde à être intégralement appliquée dans plusieurs marchés d’Abidjan. Au grand marché d’Anyama, par exemple, une commune du district d’Abidjan, le plafonnement n'est pas encore totalement une réalité.

En effet, ici les meilleurs élèves du respect des prix plafonnés et de leur affichage sont les bouchers. Le kilogramme de viande de bœuf se négocie entre 2.600 et 2.800 FCFA comme l'exige le gouvernement.

Par contre, la spéculation continue autour des autres produits comme le riz, le lait, l'huile de palme raffinée, la tomate et les pâtes alimentaires au grand désarroi des consommateurs.

«Tout est cher, on ne peut plus payer du riz, l’huile et même le sucre car les prix ont doublé et n’ont pas encore baissé. Dans ces conditions, comment voulez-vous qu’on vive bien le ramadan. Le président nous avait dit qu’on mangerait 3 fois par jour mais aujourd’hui un seul repas par jour c’est difficile», déclare Ibrahim Coulibaly, un consommateur.

Et pourtant, débutée le 21 mars 2022, la phase de répression du non-respect des mesures gouvernementales pour lutter contre la vie chère est actuellement en cours dans le pays. Les agents du ministère du Commerce et de l’Industrie sont chargés dans ce sens de faire des descentes inopinées sur le terrain. Les amendes prévues pour les contrevenants sont entre 100.000 et 50 millions fcfa. Qu'on soit commerçants, autorités, consommateurs ou autres, cette tolérance zéro pour le non respect des prix, est l'affaire de tous.

«Pour le combat de la cherté de la vie, il ne sert à rien d’aller en rang dispersé puisque ce n’est pas la politique donc on doit se mettre ensemble et lorsque les autorités verront notre union autour de la cause elles feront bouger les lignes», déclare Hassan Hayek, un leader d’opinion, engagé dans la lutte contre la cherté de la vie.

«Il y a encore du boulot à faire parce que tout n’est pas encore rentré en ordre donc nous continuons de sensibiliser les commerçants et nous les commerçants appliqueront les mesures de l’Etat», rassure Bakary Touré, le président du Syndicat national des commerçants professionnels de Côte d’Ivoire.

Le plafonnement des prix concerne 21 produits et services pour une période de 3 mois en Côte d’Ivoire. La semoule de manioc communément appelé attiéké est surtout frappée d'interdiction d'exportation au cours de la même période. Même si le prix du super passe de 635 fcfa le litre à 695 fcfa le litre, soit une hausse de 60 fcfa en avril 2022, celui du gasoil quant à lui est resté stable, 635 fcfa le litre, grâce à une subvention additionnelle de 64 milliards fcfa de la part de l’Etat.

Ces interventions gouvernementales visent à soulager les consommateurs en protégeant leur pouvoir d'achat face à l'inflation qui touche toutes les économies du monde surtout à cause de la crise entre l’Ukraine et la Russie. Le 15 avril prochain, une journée morte est projetée par la société civile pour crier son ras-le-bol contre la cherté de la vie dans le pays.

Par Olive Adjakotan (Abidjan, correspondance)
Le 07/04/2022 à 09h16, mis à jour le 07/04/2022 à 09h29