Le FPI sort «satisfait» d’une rencontre avec le président Alassane Ouattara

Le président Ouattara recevant une délégation de l'opposition ivoirienne.

Le président Ouattara recevant une délégation de l'opposition ivoirienne. . DR

Le 07/02/2016 à 17h37

Le président du Front populaire ivoirien (FPI) est sorti satisfait de son audience avec le chef de l’Etat Alassane Ouattara. Le «statut de l’opposition» a été acté et l’opposition a «acquis le principe» de la libération des prisonniers politiques et le retour des refugiés.

C’est la première rencontre officielle depuis la réélection d’Alassane Ouattara le 25 octobre dernier entre le président et Pascal Affi N’Guessan, président du FMI, le parti de Laurent Gbagbo. Après une rencontre de trois heures d’horloge, le chef de file de l’opposition a parlé d’«un nouveau départ de la vie politique» ivoirienne.«Nous avons noté une disposition pour le règlement définitif de tous les problèmes contenus dans ce qu’on a appelé la crise post-électorale» a déclaré Affi N’Guessan à sa sortie d’audience, accordée par le président Alassane Dramane Ouattara, évoquant les «acquis qui vont consolider la démocratie ivoirienne».Le premier d’entre tous est «le statut de l’opposition», une première pour le pays. Les autorités ont indiqué avoir soumis le projet de loi à l’assemblée nationale qui devrait l’examiner à sa session d’avril prochain. «Nous avons souhaité que ce texte soit adopté le plus rapidement possible afin que le cadre du jeu politique soit consolidé et assaini et cela contribue à la stabilité politique et à la démocratie dans notre pays», s’est réjoui le chef du principal parti de l’opposition.Egalement les récurrents sujets liés à la crise post-électorale, n’ont manqué d’animer les débats, qui se sont manifestement tenus dans une ambiance détendue. Affi N’Guessan a affirmé avoir «acquis le principe» de la libération des prisonniers issus des rangs de l’opposition et arrêtés à la faveur de la crise.Tout comme le retour des exilés, ces Ivoiriens qui se sont réfugiés dans les pays voisins (Ghana et Libéria essentiellement) à la suite de la crise post-électorale de 2010 craignant des représailles du nouveau régime. Dans la même veine, le pouvoir a consenti à «étudier» les demandes sur le dégel des avoirs de certains leaders soupçonnés de vouloir déstabiliser le régime.Les échanges ont par ailleurs porté entre autre sur le financement des partis politiques pour lequel des arriérés sont enregistrés, l’accès aux médias publics et «le découpage électoral» dans la perspective des élections législatives et locales qui vont démarrer dans le courant de l’année. Des sujets pour lesquels les discussions sont prévues pour se poursuivre avec les ministres Jeannot Ahoussou et Ahmed Bakayoko en charges respectivement du dialogue politique et de l’IntérieurLa rencontre qui s’est tenue à la demande de l’opposition s’inscrit dans le cadre des consultations entamées depuis décembre par le président ivoirien afin de renforcer le capital stabilité politique résultant du bon déroulement de l’élection présidentielle.Le FPI, qui reste la principale, voire la seule, force politique active dans le pays, va aborder un virage important à la faveur des échéances électorales annoncées. Fragilisé par une dissidence, qui également prend part à ces élections, le parti devra veiller à obtenir une représentativité acceptable afin d’assurer sa survie dans le jeu politique.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 07/02/2016 à 17h37