L’Etat veut sévir contre l’incivisme des citoyens

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Le 12/05/2016 à 13h00

Face à l’insalubrité urbaine grandissante en dépit des importants investissements consentis, l’Etat ivoirien décide de sévir. Désormais, il prévoit de sanctionner «l’absence totale de comportement éco-citoyen» des Ivoiriens.

«En dépit des efforts du gouvernement, visibles à travers les opérations spéciales de salubrité, la construction et l’entretien des ouvrages d’assainissement (…), le cadre de vie et l’esthétique de nos villes et communes se dégradent continuellement du fait de l’incivisme de nombre de nos populations qui (…) font montre d’une absence totale de comportement éco-citoyen», a dénoncé le Conseil des ministres de ce 11 mai.En cause, l’image d’insalubrité que donnent bien souvent à voir les villes ivoiriennes, alors que des dizaines de milliards de francs CFA sont mobilisés chaque année pour balayer les rues, curer les ouvrages d’assainissement et assurer le ramassage des ordures.Et le chapelet de récrimination du gouvernement s’etend en longueur. «La salubrité urbaine est affectée par la reconstitution rapide des dépôts sauvages et des tas d’immondices, le jet systématique sur les voies et plages publiques des ordures légères par les piétons et les automobilistes ainsi que l’occupation anarchique des trottoirs et des espaces verts».En outre, poursuit le communiqué du conseil, «le réseau d’assainissement est régulièrement agressé par les connexions sauvages des systèmes d’évacuation des eaux usées des riverains, les installations anarchiques de commerçants et autres artisans sur les emprises et les ouvrages, ainsi que les constructions d’édifices privés, et le déversement de déchets dans les caniveaux».La question de l’insalubrité des villes est récurrente dans le pays. Pour tenter d’y mettre un terme, les autorités avaient créé, en 2007, l’ANASUR, l’Agence nationale de la salubrité urbaine, une entité spéciale chargée de traiter le problème au niveau national. Mais les résultats sont manifestement en deçà des attentes.«Les gens sont suffisamment sensibilisés et prennent le soin de rendre leur maison et leur environnement immédiat propre. Il est temps de sanctionner pour sortir de ce laxisme, sans oublier que les mairies doivent pleinement jouer leur rôle dans l’assainissement des villes», a commenté un membre du gouvernement.A Abidjan, la saison des pluies s’annonce et les autorités redoutent déjà les inondations, bien souvent dues aux ouvrages d’assainissements bouchés par les ordures, qui font chaque année de nombreuses victimes.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 12/05/2016 à 13h00