Festival du Cinéma de Libreville: «Croisade contre la corruption qui gangrène l’Afrique»

Projection de films lors du festival du cinéma de Libreville.

Le 25/06/2025 à 14h28

Vidéo«Pourquoi Allah n’a pas choisi ta fille?», c’est par cette question posée par la fillette bourrée d’explosifs destinés à son village natal que s’est ouvert le 2e Festival International du Cinéma et Liberté de Libreville dont le clap de fin est prévu le 27 juin à la Baie des Rois. Un cinéma qui se donne la liberté d’interroger.

En levée de rideau, les festivaliers ont suivi la projection de «L’Envoyée de Dieu», court métrage de la réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani sorti en 2022. «La kamikaze est soumise à des rites funéraires pour accomplir l’œuvre de Dieu. Ce matin, le messager de Dieu est Fatima, 12 ans. Déposée sur le marché d’un village, elle porte une ceinture d’explosifs marquée de 10 minutes pour tuer les ennemis de Dieu. Fatima réalise que c’est le marché où sa mère vend» nous dit le synopsis. Un succès mondial projeté pour la première fois au Gabon.

S’en est suivi un hommage rendu aux grands noms du cinéma gabonais aujourd’hui décédés: Philippe Mory, Pierre Marie Ndong, Charles Mensah, Prince De Capistran (Oncle Didine) et bien d’autre

Du beau monde réuni à la Baie des Rois au premier rang desquels, réalisateurs, caméramans, acteurs, producteurs... Toute l’élite du cinéma gabonais est venue soutenir Pauline Mvele Nambane, promotrice du festival.

«Nous allons organiser un concours de courts métrages qui a pour thème la corruption et un autre sur l’art oratoire. En plus de la Baie des Rois, le festival a également lieu à l’Université. Nous voulons partir en croisade contre la corruption qui gangrène en Afrique avec des débats sur les droits humains, la liberté d’expression et la bonne gouvernance, souffle de toute création artistique» selon Pauline Mvele Nambane.

Parmi les cinéphiles, il y avait à l’ouverture du festival des professionnels des arts et de la culture gabonaise. Des voix pour l’avenir dont l’artiste Paul Mouketa qui lance un appel fort: «Il y a par exemple un quota national de diffusion des œuvres gabonaises. Il faut rompre ce cercle et faire en sorte qu’il y ait de plus en plus de productions qui rapportent des moyens aux artistes. Étendons le festival à toutes les provinces face à la disparition des salles...», a-t-il déclaré.

Il réclame aussi l’application des textes pour que les artistes puissent vivre de leur art.

L’accès au festival est gratuit et offre à un large public l’occasion de découvrir des films primés, d’assister à des débats passionnants, des rencontres qui s’annoncent fort intéressantes.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 25/06/2025 à 14h28