Kigali Cine Junction 2025: des grands classiques aux courts métrages, le cinéma sénégalais à l’honneur

Philibert Aimé Mbabazi Sharangabo, directeur artistique du festival.. PixelPal

Le 25/07/2025 à 11h50

VidéoAu cœur de la capitale rwandaise, du 23 au 27 juillet, la troisième édition du Kigali Cine Junction fait rayonner la magie du cinéma. Un festival sans compétition, mais qui a l’ambition de créer des ponts, cultiver des talents et donner une voix forte et libre au cinéma africain. Le Sénégal est à l’honneur.

Sous les étoiles de Imbuga City Walk de Kigali, les images défilent, mais c’est toute une vision du monde qui se tisse à l’écran. Pour sa troisième édition, le Kigali Cine Junction, organisé par Imitana Productions, revient avec un mot d’ordre évocateur: “Threads of Connection”, ou les fils de la connexion. Un thème qui résume l’ambition du festival: connecter les histoires, les talents, les cultures et les peuples, par la puissance du 7e art.

Dans un pays où les écoles de cinéma et les grandes salles se comptent encore sur les doigts d’une main, un festival comme celui-ci est bien plus qu’un simple événement culturel.

«L’idée est que le festival rassemble des professionnels du cinéma et qu’il serve de lieu d’apprentissage et de découverte, notamment pour les jeunes talents rwandais», explique Philibert Aimé Mbabazi Sharangabo, directeur artistique du festival. «Il y aura des masterclasses, des projections de plein air, des œuvres de la diaspora, des films jamais montrés en Afrique», souligne-t-il.

Un programme dense où le cinéma sénégalais est à l’honneur à travers un hommage à Ousmane Sembène, Moussa Sène Absa ou encore Paulin Soumanou Vieyra. Un choix qui salue la profondeur historique du cinéma ouest-africain, et qui incarne une volonté de faire voyager les récits africains au sein même du continent.

Car, comme l’a souligné Sandrine Umutoni, Secrétaire d’État au ministère de la Jeunesse et des Arts, «le cinéma est à la fois un miroir et un pont: il reflète nos réalités tout en nous connectant à celles des autres».

Ce regard croisé entre générations, traditions et imaginaires s’exprime aussi à travers les films projetés, parmi lesquels des œuvres locales attendues comme Minimals in a Titanic World de Mbabazi, Phiona, A Girl From Madrid de Mutiganda wa Nkunda, ou encore Imihigo de Shyaka Kagame. Mais également des succès internationaux tels que Dahomey de Mati Diop ou A Real Pain de Jesse Eisenberg.

Dans son discours d’ouverture, Sandrine Umutoni a rappelé les efforts du gouvernement pour développer l’économie créative: ArtRwanda–Ubuhanzi, le programme ArtsConnekt, ou encore les réformes légales pour protéger les artistes. «Nous voulons un secteur créatif professionnel, résilient, reflet de notre identité et moteur de notre transformation durable», a-t-elle martelé.

Le Kigali Cine Junction agit en complément en facilitant l’accès du public rwandais au cinéma mondial, en ouvrant la voie à des coproductions internationales, et surtout en inspirant une nouvelle génération de conteurs visuels.

«À travers ce festival, nous ne consommons pas seulement la culture. Nous la créons, nous l’exportons, et nous affirmons notre voix», a souligné Sandrine Umutoni.

Par Fraterne Ndacyayisenga
Le 25/07/2025 à 11h50