La guerre Russie-Ukraine et les sanctions des pays occidentaux qui ont en découlé, notamment par les Etats-Unis et l’Europe, ont poussé la Russie à chercher à consolider ses relations économiques avec les autres pôles économiques mondiaux, notamment l’Asie et ses géants (Chine et Inde) et le continent africain.
Le secteur automobile n’est pas en reste. Les constructeurs russes, encore majoritairement concentrés sur le marché intérieur, lorgnent désormais les marchés étrangers, notamment asiatiques et africains, où ils espèrent s’appuyer sur une certaine notoriété acquise depuis l’époque soviétique.
Dans cette optique, Moscou cherche à développer ses courants d’affaires et ses investissements en Afrique. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les projets d’implantation du constructeur russe Lada sur le continent. Dernier en date, l’annonce de la signature d’un accord de partenariat entre le groupe russe AvtoVAZ et la société égyptienne GV Investment qui se traduira par la production de voitures Lada en Egypte. Selon l’accord, entre 50.000 et 70.000 unités seront produites annuellement par l’usine en construction dans la ville de Tarboul. Le lancement de la production est annoncé courant 2025.
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Bien avant l’annonce de l’implantation en Egypte, le constructeur russe avait signé, en décembre 2023, un accord avec Ethio-Engineering Group pour fabriquer des voitures en Ethiopie.
Si au départ les deux parties s’engagent sur l’assemblage des véhicules Lada en Ethiopie, l’objectif à terme est de produire sur place ces voitures avec des fournisseurs locaux d’équipements et de pièces automobiles. Si le volume de production n’a pas été dévoilé, celui-ci devrait être relativement conséquent pour couvrir les besoins du marché intérieur éthiopien et assurer l’approvisionnement de ceux de la sous-région dont le Soudan, le Soudan du Sud, le Kenya, la Somalie…
AvtoVAZ n’est pas le seul constructeur russe à s’intéresser au marché éthiopien. UAZ, l’entreprise russe de construction automobile basée à Oulianovsk, spécialisée dans la fabrication de véhicules tout-terrain, de SUV, d’utilisateurs légers et de camionnettes, a signé avec le groupe éthiopien Bazra Motors, un partenariat pour la production et la commercialisation de véhicules de la marque. Le constructeur russe table sur une production de 3.000 unités par an de ses modèles tout-terrain en Ethiopie.
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Outre ces deux pays qui disposent des marchés intérieurs à fort potentiel -115 millions d’habitants pour l’Ethiopie et 110 millions pour l’Egypte-, le constructeur UAZ s’est aussi engagé à implanter une unité de montage au Ghana et les premiers véhicules assemblés dans ce pays sont attendus cette année.
Pour leurs implantations en Afrique, les constructeurs russes misent sur plusieurs facteurs qui rendent les véhicules attrayants sur les marchés africains. Ces voitures sont considérées comme robustes, fiables et adaptées aux terrains variés et aux conditions routières difficiles du continent. Par ailleurs, les véhicules russes, avec moins d’équipements électroniques embarqués, sont plus faciles à réparer en Afrique.
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Les constructeurs russes ciblent aussi d’autres pays africains dont l’Algérie et le Nigeria. Il faut dire qu’avec une demande annuelle moyenne de 2,4 millions de voitures particulières et de 300.000 véhicules utilitaires, satisfaite principalement par les importations de véhicules d’occasion, le marché automobile africain offre d’importantes opportunités aux constructeurs automobiles mondiaux et les Russes ne comptent pas rater cette opportunité.