Burkina Faso: artisanat à ciel ouvert, du fer et du fil pour un peu de confort

La confection des lits picots à Ouagadougou.

Le 04/02/2024 à 14h44

VidéoÀ Ouagadougou, sur l’avenue Bassawarga, non loin du palais du Mogho Naba, les lits picots des artisans attirent l’attention des passants. A l’instar du reste de la population, ces artisans traversent une période difficile.

Dieudonné Tapsoba exerce le métier d’artisan depuis 1996. Il s’est installé sur la célèbre avenue Bassawarga et est considéré comme l’une des personnes les plus expérimentées dans ce domaine.

Il a le don de rendre confortables ses accessoires, essentiellement composés de lits picots (lits pliables utilisés pour le camping ou par les militaires, NDLR), de chaises de terrasse, d’armoires ou encore de tables. Disponibles en quantités, ces derniers se vendent entre 10.000 et 50.000 francs CFA la pièce et sont réputés pour leur robustesse.

«Nos accessoires sont faits à base de ficelles et de fer, mais nous utilisons des pointes pour le tricotage. Nous collaborons également avec les soudeurs, mais pas tous. Seulement avec ceux qui sont spécialisés», affirme Dieudonné Tapsoba.

Comme lui, ils sont nombreux à vivre de leur étal de fortune. Vincent Roamba, un plus jeune artisan, ne cache pas sa joie d’avoir embrassé une telle activité.

Il assure qu’une journée suffit pour finaliser une commande de trois lits picot, mais souligne toutefois que le contexte actuel est difficile pour ce secteur d’activité en raison de la crise sécuritaire. Leurs services étaient très demandés par les établissements touristiques, qui malheureusement ont limité leurs activités.

«Je peux tricoter trois lits en une journée, ou bien quatre chaises et une table. Mais, certains modèles sont complexes et peuvent prendre plus de temps. Au début c’était difficile, mais maintenant je m’en sors très bien. Je me suis adapté», explique Vincent.

Vincent déclare être tombé sous le charme de ce métier en 2014. S’il espère des jours meilleurs, il nourrit également l’ambition de disposer d’un atelier de travail plus adapté dans lequel il pourra transmettre son savoir-faire aux jeunes.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 04/02/2024 à 14h44