Engagée dans un processus de relance économique depuis le début de la décennie 2010, la Côte d’Ivoire doit faire face à d’innombrables défis structurels à la hauteur de ses ambitions. Défis au rang desquels figure en bonne place l’accès au logement, préoccupation majeure d’un pays qui connaît depuis la fin de la crise post-électorale une forte croissance démographique.
«Aujourd’hui, les propriétaires profitent des locataires que nous sommes (…). Ils augmentent à tout bout de champ le prix de la location. Ils ne respectent quasiment pas (à 80%) les réglementations mises en place par le gouvernement. Et, quand on se plaint, ils nous disent que ce n’est pas l’Etat qui construit leurs maisons (…). On en souffre vraiment», s’est plaint M. Akpa, agent de sécurité, au micro du Le360 Afrique.
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Malgré les efforts du gouvernement, l’accès au logement pour les populations ivoiriennes en général, et abidjanaises en particulier, reste un véritable calvaire. Cette difficulté s’explique en partie par l’écart entre l’offre et la demande. Certains évoquent la cherté des matériaux et des matériels de construction qui subissent des augmentations sur le marché.
«Tout est cher aujourd’hui en Côte d’Ivoire et surtout à Abidjan. Allant de l’acquisition à la viabilisation des terrains en passant par les coûts des matériels de construction, tout est cher (…). En plus de cela, il faut ajouter les taxes et impôts. Quand on en a fini avec charges, il va falloir rentabiliser. Et bien, c’est le locataire qui en paye les frais», selon Dupont Kouadio, propriétaire.
Conséquence de cette situation, la flambée des coûts de location, le renchérissement des parcelles immobilières et toutes sortes de pratiques assimilables à des formes «d’abus» qui rendent l’accès au logement contraignant et fastidieux. Et ce, malgré la législation en vigueur.
De leur côté, le gouvernement, les entreprises immobilières et institutions financières essaient tant bien que mal d’apporter leur pierre à l’édifice afin de permettre à chaque Ivoirien d’avoir accès à un logement décent correspondant à leurs revenus.
Tel est le cas du groupe Kaydan, leader dans l’immobilier en Côte d’Ivoire qui assiste aussi bien l’Etat que la population dans cette recherche de solutions. «Notre rôle, c’est de construire des maisons de sorte chaque Ivoirien puisse être mieux logé. Mais ça a un coup. C’est en cela que nous demandons le concours de l’Etat (…)», indique Benjamin Bilé, directeur général de Kotibé immobilier (Kaydan Group).
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Le président et la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire explique que, «L’Etat souhaiterait donner à un maximum de promoteurs immobiliers, l’opportunité de réaliser des logements sociaux. Pour cela, il faut qu’ils sachent que le chemin le plus long à parcourir commence par le premier pas», fait comprendre Sangaré Siriki.
Quant au ministère de la Construction, du logement et de l’urbanisme, il encourage dans chacun de ses discours, les promoteurs immobiliers engagés dans la réalisation de logements sociaux à redoubler d’efforts et de donner un coup d’accélérateur afin de satisfaire, le plus tôt possible, les demandeurs, «Je vous exhorte à accélérer la cadence de production de logements pour, non seulement résorber le déficit, mais aussi permettre d’impacter les coûts du loyer», encourage le ministre, Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction, du logement et de l’urbanisme.
Le logement contribue à la restauration de la dignité humaine. Alors que d’autres pays africains ne manquent pas d’exprimer leur admiration devant le progrès de la Côte d’ivoire, car constituant une source d’inspiration pour eux, les Ivoiriens quant à eux vivent un calvaire.