Des sacs scolaires en coton local: cet artisan malien est allé à bonne école

Une filature de coton au Mali.

Une filature de coton au Mali.. AFP or licensors

Le 10/08/2024 à 08h02

VidéoDu naturel à la place du synthétique, du local au lieu de l’import. En se lançant dans la fabrication de sacs d’écoliers en coton, un artisan de Bamako fait œuvre de bon sens économique, environnemental et créatif. Le Mali est l’un des principaux producteurs ouest-africains de cette fibre mais qui est exportée quasi totalement à l’état brut.

Au Mali, le coton est le pilier de l’économie nationale. La campagne 2023-2024 a permis la récolte de 690.000 tonnes de coton graine alors que, selon les prévisions, le pays peut en espérer 765.000 la saison prochaine. Avec ces tonnages, le Mali remonte sur le podium des producteurs d’Afrique de l’Ouest. Malheureusement, cette matière première est faiblement transformée localement.

Actuellement, artisans et industriels n’en transforment localement que 2% de la production pour en faire du Bogolan, un tissu qui convient à différents usages, du vêtement à la déco intérieur des maisons. C’est avec ce tissu que l’artisan et styliste malien Mohamed Lamine Traoré compte s’investir dans le marché des sacs scolaires.

Selon lui, tous les sacs d’écoliers vendus au Mali sont actuellement importés. Or, avec un petit effort, le Mali pourrait confectionner les sacs scolaires avec des produits locaux. C’est dans cette optique qu’il a lancé son initiative qui vise à valoriser le coton malien tout en faisant la promotion de la culture à travers le bogolan.

A travers cette initiative, Mohamed Lamine Traoré invite les Maliens à consommer malien. Il travaille avec un tailleur qui a eu une expérience avérée dans ce domaine en Côte d’Ivoire avant de venir s’installer au Mali.

Ces sacs sont fait à l’aide de trois matières: chiffon, tissu bogolan et la bâche imperméable importée de la Côte d’Ivoire. Les sacs pour écoliers sont vendus à 5.000 FCFA (7,62 euros), alors que ceux des lycéens et des universitaires sont cédés entre 7.500 (11,43 euros) et 10.000 FCFA (15,24 euros).

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 10/08/2024 à 08h02