Sur les 370.000 tonnes de biomasses disponibles annuellement, le Gabon n’en prélève que 80.000. Pourtant, l’ambition de diversification et de transformation de l’économie du pays est à la hauteur de ses richesses naturelles. Pour soutenir la durabilité de la ressource et engager des réformes du secteur, les autorités gabonaises et l’Union Européenne ont signé, en juin 2021, un protocole d’accord d’une valeur de 17 milliards de Francs Cfa.
Cet accord autorise l’accès des navires de l’UE aux eaux gabonaises pour une période de cinq ans, dans le cadre du développement et de la transformation du secteur de la pêche au Gabon. «Ce protocole vise également à renforcer la gouvernance de la pêche, la protection de l’environnement marin et le soutien à la création d’emplois dans ce secteur», a dit Rosario Bento Pais, la représentante de l’Union Européenne au Gabon.
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Le forum de Port-Gentil, qui rassemble des acteurs étatiques, des délégations étrangères et des opérateurs du secteur privé, intervient dans un contexte de lutte contre la vie chère engagée par le ministère gabonais des Pêches et de l’économie maritime.
«Il s’agit d’une déclinaison de la forte volonté du président de la République d’assurer les conditions nécessaires à la création de valeurs destinées à améliorer le pouvoir d’achat des Gabonais et des Gabonaises», a affirmé Pascal Houangni Ambouroue.
Pour atteindre les objectifs d’une pêche durable à même d’assurer l’autosuffisance alimentaire, le Gabon a établi un plan d’urgence quinquennal à travers lequel la contribution du secteur de la pêche au Produit Intérieur Brut (PIB) devrait passer de 1,5 à 10%. Et cela implique, outre la formation des acteurs nationaux de la chaine de valeurs et la levée de tous les obstacles auxquels les pêcheurs sont confrontés en haute mer.
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Premier obstacle et non des moindres, le prix du carburant qui a atteint des sommets: «C’est le prix du carburant qui nous préoccupe le plus. C’est pourquoi, on augmente le prix du poisson proportionnellement. Un bidon de 30 litres de carburant qui coûtait entre 5.000 et 6.000 FCFA, revient actuellement de 16.000 à 20.000 FCFA», confie Justin Djossou, président de la coopérative de Matanda, rencontré sur le débarcadère de Matanda.
Conséquence directe de cette situation, les prix des produits de la pêche flambent. Noamie vient d’en faire les frais au marché La Balise en plein cœur de Port-Gentil. C’est ici que la jeune dame s’approvisionne régulièrement. «J’ai rendu le poisson que je voulais acheter parce que vu l’argent que cela devait me coûter, la quantité est trop faible», dit-elle l’air abattu. Pour soulager les ménages à faibles revenus, comme celui de Noami, le gouvernement organise, à la fin de ce forum le samedi 13 mai, un marché aux poissons à Port-Gentil.