Global Witness pointe l’exportation illégale de bois de la RDC vers la Chine

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Le 25/10/2023 à 11h40

L’ONG Global Witness accuse une entreprise chinoise d’abattre illégalement du bois en République démocratique du Congo et la Chine, malgré ses engagements internationaux, de ne pas lutter contre la déforestation en dehors de ses frontières, dans un rapport publié mercredi.

L’entreprise chinoise d’exploitation forestière Congo King Baisheng Forestry Development (CKBFD), dont la société mère est le conglomérat du bois Wang Peng International, a exporté «pour plus de cinq millions de dollars» de bois illégal de la RDC vers la Chine en six mois, entre juin et décembre 2022, affirme l’ONG britannique.

Images satellite à l’appui, elle assure qu’«en dépit de la suspension de ses concessions par le ministère (congolais) de l’Environnement en avril 2022, CKBFD a continué à abattre du bois dur, rare et précieux, dans la forêt tropicale de la RDC». Le bois a été exporté vers le port de Zhangjiang, près de Shanghai, précise son enquête.

Cela, estime l’ONG, «met en lumière les problèmes de gouvernance qui rongent l’industrie forestière en RDC, notamment la corruption, l’abattage illégal de bois et les conflits avec les communautés forestières».

«Lors d’une visite de ministres de la RDC dans 52 concessions forestières en 2023, moins d’une sur quatre opérait dans le respect des lois», ajoute le rapport.

Le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande étendue au monde de forêt tropicale (après l’Amazonie), dont 60% sont situés en RDC, rappelle Global Witness. Il «joue un rôle crucial dans la régulation du climat mondial», souligne-t-elle.

«La Chine étant l’un des plus grands pays consommateurs de bois au monde, elle peut apporter une contribution essentielle à la lutte contre la déforestation et les autorités chinoises doivent prendre des mesures répressives contre les entreprises qui exploitent les précieuses forêts de RDC pour du profit», déclare dans l’enquête de Global Witness Charlie Hammans, son investigateur forestier.

Or, l’ONG souligne que bien qu’ayant «affirmé son intention d’appliquer ses lois contre la déforestation illégale», la Chine «n’interdit toujours pas dans la pratique l’importation de bois illégalement abattu». «Une telle attitude, estime Global Witness, entrave sa capacité à mettre en œuvre et à concrétiser ses engagements internationaux».

L’ONG précise n’avoir reçu aucune réponse à ses demandes de commentaires envoyées à Wang Peng International et au gouvernement de la RDC.

Le rapport de l’ONG est publié à la veille de l’ouverture à Brazzaville, au Congo voisin de la RDC, d’un «sommet des trois bassins» forestiers tropicaux, qui doit réunir du 26 au 28 octobre des responsables des pays des bassins du Congo, de l’Amazone et de Bornéo-Mékong en Asie du Sud-Est.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 25/10/2023 à 11h40