Un accord tripartite a été signé en mars 2022 pour une durée de 35 ans, entre l’Etat guinéen, l’anglo-australien Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou, en vue de l’exploitation du site de Simandou (sud-est), un des plus vastes gisements de fer au monde.
Cet accord prévoit la construction d’un chemin de fer d’environ 670 km pour relier le corridor minier à un port minéralier sur la côte guinéenne au sud de Conakry. Ils doivent être terminés en décembre 2024. Et la première production commerciale devrait voir le jour au plus tard le 31 mars 2025.
«Si Simandou n’est pas fait conformément au contrat, je le reprendrais. Sachez qu’on a l’œil sur vous. Ce projet se fera correctement. Simandou est un bijou pour nous. On ne (le) bradera pas», a déclaré le colonel Mamadi Doumbouya à Forécariah, à 100 km au sud de Conakry.
Il lançait les travaux de construction des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet Simandou dont le coût d’exploitation n’a pas été précisé.
«Nous avons plusieurs partenaires intéressés par ce projet. Certes l’Etat guinéen est très enthousiaste concernant la relance des travaux de Simandou mais il reste lucide et attend les documents de garantie des maisons-mères des partenaires industriels pour le financement du projet», a dit le colonel Doumbouya.
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Il a dit vouloir faire du projet Simandou «un véritable catalyseur du développement économique de la Guinée», un des pays parmi les plus pauvres au monde malgré les importantes richesses dans son sous-sol dont le fer, l’or, le diamant et la bauxite.
L’exploitation de Simandou est entravée depuis des années par les litiges sur les droits miniers, les soupçons de corruption et l’ampleur des investissements à réaliser dans une région enclavée et un pays cruellement dépourvu d’infrastructures.
L’ensemble du projet représente plusieurs milliers d’emplois directs.
La junte en Guinée est dirigée par le colonel Mamady Doumbouya qui s’est fait investir président à la suite d’un coup d’Etat militaire en septembre 2021.
Il s’est engagé sous pression internationale à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.