Métro d’Abidjan: les futurs usagers s’impatientent

Les travaux du métro d'Abidjan se poursuivent.

Le 18/12/2025 à 15h56

VidéoLancé fin 2017, le projet de la Ligne 1 du Métro d’Abidjan dessert plusieurs communes. Malgré quelques lenteurs, riverains et usagers sont convaincus que ce projet transformera la mobilité après sa mise en circulation attendue fin 2028.

Sur les principaux axes de la future Ligne 1 du Métro d’Abidjan, les chantiers témoignent de l’ampleur du projet. Des ouvrages d’art en construction, des stations qui sortent progressivement de terre et des emprises sécurisées marquent le quotidien des populations d’Anyama, Abobo, Adjamé, Treichville, Marcory, Plateau, Port-Bouët...

Les travaux avancent par phases, combinant génie civil, pose des infrastructures ferroviaires et aménagement des stations, afin de respecter le calendrier fixé comme en témoignent ceux qui espèrent qu’un jour ils se déplaceront sur les rails.

«Quand on se promène dans les communes d’Abidjan, nous voyons toujours les ouvriers à la tâche. Nous pensons que les travaux avancent bien mais nous sommes presses de voir la fin des travaux, ça nous soulagera», espère Mamadou Soumahoro, président de la Maison des transporteurs de Côte d’Ivoire (MTCI).

Longue d’environ 37 kilomètres et prévue pour transporter plus de 50000 passagers par jour, la Ligne 1 comprend 20 ouvrages d’art, un Viaduc, 20 Stations. Elle reliera le nord de la ville au sud, d’Anyama à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny à Port-Bouët, en desservant des zones densément peuplées notamment Abobo, Adjamé, Plateau jusqu’à Port Bouët.

Une fois mis en service, le Métro devrait réduire considérablement les temps de trajet et la pression sur le réseau routier, souvent saturé aux heures de pointe.

«C’est du jamais-vu en Côte d’Ivoire et pour cela que nous avons hâte de voir le Métro… Il va beaucoup contribuer au déplacement et surtout permettra aux riverains d’être plus ponctuels», estime Fofana Yaya, coordonnateur d’une faitière de transporteur.

En facilitant les déplacements domicile-travail et en limitant ces embouteillages, il contribuera également à la réduction de la pollution et à l’amélioration de la qualité de vie des Abidjanais.

Sur le terrain, le constat est net. Les riverains rencontrés se montrent globalement impatients et optimistes. Commerçants, travailleurs et habitants des quartiers traversés, espèrent un avenir meilleur. «C’est contraignant aujourd’hui, mais demain on gagnera beaucoup de temps», confie Yao Charlotte, une habitante d’Abobo derrière-rails, espérant également, «un déplacement plus rapide et moins fatigant».

Projet ambitieux conçu certes, pour le meilleur des populations abidjanaises, mais sa mise en œuvre n’a pas été sans conséquence, elle laisse des goûts amers faut-il le rappeler, chez plusieurs. Jusqu’à ce jour plusieurs habitants impactés par la traversée du projet continuent de crier leur ras-le-bol. Dans le village d’Anonkoi (Abobo), les habitants décrient une négligence de l’Etat à leur égard. «Nous n’étions pas d’accord au départ pour le projet, mais comme c’est une œuvre étatique, on a fini par céder. Mais notre amertume est que depuis que les habitations de plusieurs familles ont été démolies, jusqu’à ce jour, personne n’a été dédommagée et actuellement beaucoup se retrouvent encore dans la rue. Nous demandons à l’Etat de voir de plus prêt ce dossier…», interpelle Pierre Koutouan, un fils du village visiblement très remonté.

En attendant les travaux de la Ligne 1 du Métro d’Abidjan, suivent leur cours dans l’espoir du respect du calendrier fixé. Annoncée pour être livré en 2028, l’ouvrage suscite une attente palpable au sein des populations. Symbole d’une ville en pleine modernisation, ce projet ambitieux promet de changer durablement le visage de la mobilité dans la capitale économique, pour le grand plaisir de millions d’usagers impatients de monter à bord.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 18/12/2025 à 15h56