Niger: l’embargo impacte le business des artisans

Des artisans nigériens à l'oeuvre.

Le 29/12/2023 à 08h41

VidéoLes sanctions qui pèsent sur le Niger impactent plusieurs secteurs économiques dont celui de l’artisanat, en grande partie dépendant de la demande extérieure. Faute de clients, ce sont des pertes énormes qui sont enregistrées par la majorité des professionnels. L’artisanat est le deuxième pourvoyeur d’emplois après l’agriculture et l’élevage.

Au Niger, depuis la fermeture des frontières suite au coup d’Etat du 26 juillet dernier, l’artisanat d’art, un secteur essentiellement sollicité par la demande extérieur, est sérieusement impacté. Des pertes creusées davantage par la rareté des touristes étrangers. Cette situation s’est traduite une chute inquiétante de leurs chiffres d’affaires.

Ali Naray, artisan à Niamey, a vu son chiffre d’affaires chuter lourdement. «Depuis le 26 juillet, on ne reçoit plus de visiteurs chez nous. Avant les sanctions, on pouvait enregistrer au moins un million de chiffres d’affaires par mois en période de fin d’année. Maintenant, on a presque rien. Avant-hier, je n’ai vendu que deux ou trois articles», se désole-t-il.

Depuis la fermeture des frontières avec les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), certains artisans pensent que c’est le moment de mettre le cap sur la consommation locale.

«Dans ce contexte particulier, les Nigériens devront s’intéresser davantage aux produits locaux. C’est le meilleur moyen de faire la promotion de l’artisanat local», déclare Hamidou Sarki, artisan à Niamey.

Se pose alors la question de savoir comment inciter les citoyens à la consommation locale? Les leaders des coopératives des artisans semblent avoir une réponse à cette question.

«Pour amener les Nigériens à consommer local, il faut de la sensibilisation non seulement des producteurs mais aussi des consommateurs. Il faut que les gens arrêtent de croire que seul ce qui vient de l’extérieur est bon pour eux. Par ailleurs, l’État devrait également donner l’exemple», explique Sahabi Yadji, président de la Fédération nationale des artisans du Niger.

Selon ce dernier, l’artisanat est le deuxième pourvoyeur d’emplois après l’agriculture et l’élevage. En 2019, le ministère de tutelle estimait la part de ce secteur dans la formation du PIB à 25% pour un chiffre d’affaires global annuel estimé à plus de 100 milliards de francs CFA (plus de 173 millions de dollars).


Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 29/12/2023 à 08h41