Ramadan au Mali: les prix des denrées stables, le gouvernement veille au grain

Denrées alimentaires à Bamako.

Le 02/04/2023 à 14h41

VidéoLa communauté musulmane du Mali a commencé le jeûne musulman, le jeudi 23 mars 2023. Si traditionnellement les prix prennent l’ascenseur à pareille période, ce n’est pas le cas cette année. Les autorités de la transition veillent au grain.

Le gouvernement malien a fixé des prix incitatifs mais servant surtout de plafond aux prix de certains produits dans le but de soulager le porte-monnaie des populations. Ainsi, le prix du sac de 50kg de sucre local est de 28.000 FCFA chez le grossiste et 30.000 chez le détaillant. Le sucre importé est vendu à 30.000 FCFA chez le grossiste et à 3.2500 chez le détaillant. Le bidon de 20 litres d’huile locale est cédé à 21.000 FCFA.

En plus du plafonnement des prix des produits de large consommation, s’ajoutent les différents contrôles d’inspection instaurés par les autorités de tutelle dans les différents marchés.


Pour l’économiste Modibo Mao Macalou, ramadan est un mois de très forte consommation de denrées alimentaires. Cette époque de l’année est donc caractérisée par la hausse de la demande et de la consommation de certains produits alimentaires. Ces facteurs ne sont pas sans conséquence sur les prix qui prennent alors de l’altitude.

Modibo Mao Macalou estime que le Mali éprouve des difficultés à endiguer la hausse des prix parce que la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest a un objectif de maintenir entre 1 et 3% de hausse de l’indice des prix harmonisés à la consommation. Malheureusement, le Mali a connu une forte inflation comme pratiquement tous les pays du monde y compris les pays les plus riches.

Toujours selon l’économiste, en décembre 2022, l’objectif cible en matière d’inflation a été dépassé au Mali et qu’en janvier 2023, la plupart des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) était déjà au-delà de 7% d’inflation. Cela demande des efforts de la part des gouvernements pour subventionner certains produits de premières nécessités.

D’aucuns estiment qu’il faut pratiquer le jeûner et la rupture qui s’ensuit avec les moyens dont on dispose. Il est également recommandé d’éviter de faire dans l’extravagance, vu que le pays n’est pas le seul touché par la crise et la flambée inflationniste.


Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 02/04/2023 à 14h41