Le Bénin vit-il une révolution de son secteur textile sans précédent ? Dans les jours à venir, annonce le gouvernement béninois selon lequel le pays lancera une méga usine d’une taille jamais vue sur le continent. Le gouvernement béninois parle même «d’une des plus grandes» usines au monde. Il s’agit d’une «unité ultramoderne» d’une trentaine de machines sur 70 mètres chacune pour assurer la filature.
Pour les autorités béninoises, qui ne cachent pas leur fierté, «cette unité transformera à elle seule 20.000 tonnes de fibre de coton Made in Benin jusqu’à la confection des vêtements.»
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Dans le détail, l’usine est spécialisée dans la filature, le tricotage, le tissage, la teinture et la confection de vêtements. Installée dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé, créée il y a de cela deux ans, cette unité emploiera environ 5.000 jeunes Béninois. Le nombre d’emplois générés aurait été plus conséquent si l’unité n’avait pas été automatisée en bonne partie.
«L’opérationnalisation de cette unité intégrée de textile va non seulement apporter de la valeur ajoutée à l’économie béninoise mais évitera dans un futur proche l’importation des vêtements car les populations se vêtiront des habits Made in Benin confectionnés à base du Coton béninois totalement transformé sur place, de la fibre jusqu’à la confection des vêtements.», a précisé le gouvernement.
Le premier producteur africain de coton, avec quelque 700.000 tonnes de graines de la même matière, veut voir plus grand et prévoit la construction de trois unités de ce type pour une transformation de 60.000 tonnes de fibre de coton Made In Benin.
Elles viendront s’ajouter aux deux unités de production textile déjà opérationnelles dans la GDIZ. Elles revendiquent la production de 600.000 pièces de vêtements et 12.000 tenues militaires livrées au ministère de l’intérieur et de la Sécurité publique et au ministère de la Défense nationale, selon le gouvernement du Bénin.
Des résultats «tangibles» de la zone industrielle précitée et qui abrite aujourd’hui un total de 36 investisseurs, 12 unités déjà opérationnelles avec plus de 10.000 emplois directs créés. Un nombre qui sera porté à 15.000.
L’objectif est la création, d’ici à 2030, de 300.000 emplois directs, poursuit la même source annonçant que la deuxième phase d’aménagement de 400 autres hectares au niveau de la Zone a démarré alors que 20 nouveaux investisseurs sont déjà en attente pour prendre des parcelles afin d’y installer leurs usines.