Voitures électriques: le géant chinois BAIC s’implante en Égypte

Une unité de production de véhicules électriques.. CFOTO/Sipa USA/SIPA

Le 29/10/2024 à 12h59

Le géant chinois de la construction automobile Beijing Automotive International Corporation (BAIC) a signé avec la société égyptienne Alkan Auto un accord pour la fabrication de voitures électriques en Égypte. La production initiale de 20.000 unités devrait être portée à 50.000, dès la cinquième année de l’entrée en service de cette nouvelle usine.

Le chinois BAIC et l’entreprise égyptienne Alkan Auto, filiale du groupe égyptien Alkan, ont signé, le 28 octobre 2024, un accord pour la création d’une unité de production de voitures électriques en Égypte.

Présent lors de la cérémonie de signature, le vice-premier ministre pour le Développement industriel et ministre de l’Industrie et des Transports, Kamel El-Wazir, a souligné que cet accord s’inscrit dans le cadre des directives du président Abdel Fattah al-Sissi visant à faire de l’Égypte un centre industriel régional qui aura pour vocation d’attirer les constructeurs automobiles étrangers et développer les industries connexes.

Il a ajouté qu’en plus de la mise à disposition, par l’autorité générale pour le développement industriel, de l’assiette foncière nécessaire, le ministre s’est dit disposé à accompagner les investisseurs et leur faciliter toutes les procédures d’octroi de licences industrielles pour un démarrage rapide de la production.

L’unité de production de voitures électriques sera bâtie sur une superficie de 120.000 mètres carrées et aura une capacité initiale de 20.000 unités la première année avant d’atteindre les 50.000 par an à la fin de la cinquième année. Cette production est destinée au marché local et à l’exportation vers les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique. Cette unité permettra la création de 1.200 emplois.

L’unité de production entrera en service fin 2025 avec un taux d’intégration de 48% au départ, avant d’atteindre les 58%. Pour être reconnu comme véhicule «produit localement», la loi égyptienne exige une part locale minimale de 45% répartie comme suit: 17% qui correspondent à la l’assemblage et 28% à la production de composants.

Cette implantation s’inscrit dans le cadre des politiques sectorielles adoptées par l’Égypte qui visent, entre autres, à développer la filière automobile en renforçant le tissu industriel déjà existant, en ajoutant de la valeur aux pièces fabriquées localement et d’attirer de nouveaux investisseurs sur de nouvelles chaînes de montage. L’Égypte envisage une production annuelle de 500.000 véhicules dont 100.000 destinés à l’export.


Pour y arriver, le gouvernement égyptien a accordé une série d’incitations, notamment fiscales, pour encourager les constructeurs étrangers à produire localement des composants afin de relancer l’industrie automobile égyptienne distancée par ses concurrentes marocaine et sudafricaine.

Avec cette implantation, l’Égypte compte relancer son industrie automobile qui a connu un net ralentissement ces dernières années. En 2020, seulement 44.821 véhicules passagers avaient été assemblés localement. Un marché dominé par quatre marques: Nissan, Chery, Hyundai et Chevrolet. Deux entreprises locales dominent le marché de l’assemblage: GH Ghabbour pour les marques Chery et Hyundai et Mansour Automotive pour les Chevrolet dans le cadre d’une joint-venture avec General Motors.

L’entreprise BAIC, créée en 1958, est le 6ème plus grand constructeur automobile chinois avec une production de plus de 2 millions de véhicules par an. La firme fabrique des camions et des voitures sous son nom et via des coentreprises avec Hyundai et Mercedes-Benz.

Par Karim Zeidane
Le 29/10/2024 à 12h59