Dans une circulaire du 19 octobre dernier, les ministres gabonais de l’Intérieur et de la Sécurité publique, des Affaires présidentielles et de la Défense nationale, ont apporté des précisions au sujet de l’ouverture des frontières du pays aux ressortissants de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC).
Ces mesures visent à concilier la nécessité de la libre-circulation et l’exigence sécuritaire, à travers notamment l’interdiction du territoire gabonais aux ressortissants de la sous-région considérés comme dangereux. Mais l’essentiel est ailleurs.
Car depuis le 6 octobre dernier, le Gabon a ouvert ses portes aux ressortissants de la CEMAC, dans le cadre de la libre circulation dans cette sous-région. Désormais donc, plus besoin de visa d’entrée pour se rendre dans le pays pour les citoyens du Cameroun, du Tchad, de la RCA, de la Guinée équatoriale et du Congo.
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Dans l’arrêté qui matérialise ce renouveau, le gouvernement gabonais indique que ceux-ci doivent être détenteurs d’un passeport ordinaire biométrique, d’un passeport diplomatique ou de service, d’une validité d’au moins trois mois à la date d’entrée sur le territoire. Mais la mesure n’est valable que pour les séjours de moins de trois mois.
La décision, très attendue, a été applaudie par les ressortissants de la sous-région. Car le Gabon était considéré comme l’un des pays qui traînait encore des pieds pour matérialiser le rêve d’intégration régionale. «Certains observateurs voient dans la décision des autorités gabonaises une conséquence de la pression exercée par la commission de la CEMAC au lendemain de la rencontre des chefs d’État en février dernier à Djibloho, lors de leur 13e conférence ordinaire», analyse Olivier Kenhago Tazo, sous-directeur Afrique centrale au ministère des Relations extérieures, dans le quotidien Cameroon-Tribune.
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Par ailleurs, récemment, les ministres de la sous-région, réunis dans le cadre du Programme des réformes économiques et financières à Douala en septembre, ont invité la communauté à adopter des sanctions contre les États qui n’avaient pas encore souscrit à cette décision.
Qu’à cela ne tienne, le Gabon rejoint ainsi la République centrafricaine, le Tchad, le Congo et le Cameroun dans cette dynamique d’intégration sous-régionale. Désormais, seule la Guinée équatoriale est à la traîne. Le pays d’Obiang Nguema a tout même quelque peu infléchi sa position, en admettant l’entrée sur son territoire de ressortissants communautaires titulaires d’un certain type de passeport. Insuffisant cependant au regard des autres pays. La Guinée équatoriale devrait ainsi subir davantage de pression lors de la Conférence des chefs d’État de la CEMAC, prévue le 31 octobre prochain à N’Djamena au Tchad.