Un mois après la levée des restrictions sanitaires liée au Covid-19 dans leur pays d'accueil, la diaspora togolaise a célébré, en différé, la Journée internationale des femmes.
L'évènement a été organisé dans l'enceinte de la chancellerie de l'ambassade du Togo à Libreville où les tambourineurs ont réglé les instruments d'un ballet et enflammé la piste au rythme de "so", une danse folklorique d'origine kabyè du nord du Togo. Elle consacre les funérailles d'un patriarche du village ou tout simplement d'un être cher. «De janvier à mars, nous rendons hommage à nos parents que nous avons perdus», affirme, David Tchebavalor, le tambourineur. «Cette symbolique est destinée à libérer l'âme du défunt afin qu'elle rejoigne la famille des ancêtres», ajoute-t-il.
On apprend alors qu'au Togo, les danses traditionnelles sont le reflet des valeurs, les vécus et les pratiques des différentes ethnies qui composent le pays, soit environ une cinquantaine.
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Véronique Yataké anime un groupe de danse. Elle vient d'esquisser sur scène, quelques pas d'Akpéma. Il s'agit d'un rite initiatique qui marque le passage de l’adolescence à l’état adulte et qui a pour tâche principale de combler les lacunes de l’éducation reçue antérieurement, de rendre l’adolescent capable de porter le poids, de supporter les difficultés et de pénétrer les secrets de la vie nouvelle.
«Chaque ethnie kabyè a sa tradition. Toutes n'initient pas la jeune fille à Akpéma. Ainsi, c'est à partir de 18 ans et jusqu'à 25 ans que la jeune fille est initiée à ce rite», confie-t-elle.
Ces manifestations restent néanmoins circonscrites à une occasion qui ne permet de faire étalage de toute la culture du pays dans sa diversité. La chancellerie a réuni toutes les communautés togolaises de Libreville pour commémorer les droits de la femme. Bien qu'en différé, l'évènement de l'année concerne aussi bien la femme togolaise que ses sœurs du continent.
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«La Journée internationale des droits de la femme, rejoint les nécessités de la femme togolaise. Parce que beaucoup sont victimes des changements climatiques. C'est ce qui les pousse à aller en exil pour un meilleur devenir», a déclaré Padazouwé Abina, chargé d'affaires du Togo à Libreville.
Faire progresser l’égalité entre les sexes dans le contexte de la crise climatique et celui de la réduction des risques de catastrophes est un des grands défis du XXIe siècle. Sujet pour lequel le gouvernement togolais manifeste un grand interêt. Et Padazouwé Abina, chargé d'affaire à l'ambassade du Togo au Gabon a cité en exemple les initiatives prises par les autorités de son pays pour promouvoir la gent féminine.