Cemac: la fusion des bourses de Libreville et de Douala annoncée pour 2019

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Le 03/02/2018 à 09h44, mis à jour le 03/02/2018 à 09h47

Les ministres de l’Economie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale planchent sur les modalités de création du marché financier unique.

Le processus de mise en œuvre de la fusion de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) de Libreville (Gabon) et de la bourse du Cameroun, la Douala Stock Exchange (Dsx), est au centre de la réunion des ministres de l’Economie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui se tient ce 2 février 2018 à Douala, la métropole camerounaise.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la 4e session ordinaire du Comité de pilotage du programme de réformes économiques et financières (Pref-Cemac).

Les travaux de ce jour vont permettre aux ministres de la sous-région en charge de l’Economie de plancher sur le cadre juridique, institutionnel et technique nécessaire à la création de la bourse régionale unique en 2019. La conférence des chefs d’Etats de la Cemac a pris la résolution de fusionner la Bvmac et la Dsx, et de transférer le siège de la bourse des valeurs régionale de la capitale gabonaise, Libreville, pour Douala au Cameroun. Cette décision a été prise au terme d’un sommet extraordinaire le 31 octobre 2017 à N’Djamena, au Tchad.

Cette fusion devrait mettre un terme à la guerre que se livrent la Bvmac et la Dsx, du fait de l’existence de deux bourses des valeurs dans le même espace économique. La Bvmax a été créée en 2004 par la Cemac, avec notamment pour mission de promouvoir le développement du marché financier de l’Afrique centrale. A cet effet, elle est investie, «à titre exclusif», d’animation et de gestion du marché financier régional. La Bvmax naît alors que le Cameroun, considéré comme le poumon économique de la sous-région, a déjà sa propre bourse, la Dsx.

Celle-ci est présentée comme le «concessionnaire exclusif» et exploitant du service public de la bourse des valeurs immobilières sur le territoire de la République du Cameroun. Contrairement à la Bvmac qui a une vocation régionale, la Dsx a une dimension nationale. Toutefois, les deux bourses entrent en conflit.

En 2016, la conférence des chefs d’Etat demande au Cameroun et au Gabon de trouver un consensus afin de parvenir à la mise sur pied d’une bourse régionale unique. En vain. Les deux pays, qui se disputent le leadership de la sous-région, campent chacun sur se positions.

En octobre 2017, les chefs d’Etat de la Cemac sifflent la fin de la recréation en décidant de faire de la ville de Douala, le pôle boursier de l’Afrique centrale. L’objectif étant de redynamiser le marché financier, car la fusion entre la Bvmac et la Dsx pourrait générer 1.000 milliards de Fcfa d’émissions d’ici 2020, d’après un rapport du cabinet français Roland Berger, mandaté par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf).

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 03/02/2018 à 09h44, mis à jour le 03/02/2018 à 09h47