Sur les bâtiments administratifs, les immeubles d'habitation du bord de mer et devant les commerces, le drapeau national, le vert-jaune- bleu, flotte partout.
En effet, depuis une semaine, le décor de la capitale gabonaise affiche fière allure. Et rien n'est laissé au hasard, le ravalement de façade est presque achevé avec lui le nettoyage des principales artères de la ville. Cette toilette de grande ampleur rappelle aux riverains que le 17 Aout se fête dans quelques heures.
Pour Merveille Deborah, une étudiante de passage au centre ville ce matin, il en faut plus pour sa cité qu'elle veut lumineuse.
«Avant y avait plus de décoration que maintenant. Là on remarque juste qu'il y a des drapeaux et que c'est propre. Alors qu'avant y avait aussi des enseignes lumineuses jusque dans les quartiers reculés du centre ville.» regrette-t-elle.
Lire aussi : Gabon: dans l'ambiance des marchés spontanés de nuit à Libreville
«La ville est belle. Mais nous voudrions que cela puisse continuer en dehors des fêtes. Même pendant les jours ordinaires, la ville doit toujours être propre» renchérit, Carl Abiaghe Ella, un autre étudiant.
La proclamation de son indépendance, le 17 Aout 1960, constitue l’acte fondateur du gabon issu de la colonisation et c’est tout naturellement à Libreville que se déroulèrent les plus importantes manifestations marquant cet événement, bien que de nombreuses agglomérations, même de faible taille, aient eu à cœur de la fêter. Mais les époques ont bien changé aux yeux des témoins de cet événement.
«Quand on préparait la fête du 17 Août, on organisait les jeux concours dans tous les quartiers avec de nombreux lots à gagner pour les enfants. Y avait des activités socio culturelles et sportives. Que sais je encore ! Actuellement ça n'existe plus. Quand Léon Mba proclame l'indépendance son slogan, c'était gabon d'abord!», souligne tout nostalgique, Mathias Ayong Nnang, un septuagénaire, notable de Libreville.
Lire aussi : Gabon: l'ambassade du Maroc apporte son soutien à la mairie de Libreville dans sa lutte contre l'insalubrité
Alors que le gabon fête, de façon plus ou moins morose, son indépendance, une polémique ayant donc traversé les générations est remise au goût du jour. Elle porte sur la perception que le gabonais lambda vis à vis de l'indépendance de son pays.
Pour Randy Aubame, agent de sécurité, le gabon se prend en main.
«Pour moi l'indépendance c'est la libération totale d'une nation et d'un peuple. Le gabon est un pays indépendant, tout va bien comme un pays développé, sans souci», clame-t-il
Son avis est contredit par Brice Nzamba, un jeune étudiant
«Le gabon est comme sous perfusion. C'est à dire qu'il n'est pas totalement dépendant. On est toujours entrain de sollicité l'aide de l'Europe et des pays occidentaux. Nos politiques sont dirigées par l'extérieur, même au niveau de l'alimentation nous dépendons de l'extérieur», regrette-t-il
Après avoir fait partie de la fédération de l'Afrique-Équatoriale française (AÉF) de 1910 à 1958, le Gabon proclame son indépendance le 17 août 1960. À partir de la proclamation d'indépendance, c'est Léon M'Ba, le chef du Bloc démocratique gabonais, parti unique, qui dirige cet État donnant sur l'océan Atlantique. Il devient le premier président du gabon jusqu'au 28 Novembre 1967 date sa mort.