Arrêté samedi dernier à la frontière, en provenance du Congo-Brazzaville, le leader de la formation politique Les Démocrates est sur une corde raide. Et pour cause, son refus de justifier l'origine des 1,8 milliard FCFA retrouvés sur lui pourrait aggraver ces ennuis judiciaires, si ce n'est déjà le cas.
«Pour avoir refusé de déclarer lesdits fonds et pour n’avoir pas pu justifier leur provenance, un procès-verbal de détention irrégulière des fonds, infraction prévue par l’article 55 dudit règlement et réprimée par l’article 470 du code des douanes, a été dûment établi par les services compétents de la douane et lesdits fonds ont été confisqués. les fonds confisqués ont été reversés au Trésor public par les services de la douane, sous le contrôle du Parquet de la République», fait savoir une déclaration du substitut du procureur près le tribunal de Franceville, Ibinga Ayiquise Bléra.
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Entendu jusqu'à tard dans la soirée de lundi, Guy Nzouba-Ndama fait désormais face à de nouvelles charges. En plus d'être accusé de détention irrégulière de fonds, il devra désormais répondre des délits de blanchiment de capitaux et d'intelligence avec une puissance étrangère.
Le dossier Nzouba-Ndama est d'un goût amer au sein de l'opinion publique dans la capitale gabonaise. «Il est juste qu'on l'arrête. On peut arrêter n'importe qui qu'on trouve avec autant d'argent pour un pays juste», pense Arnold Akono, commerçant. «On ne peut qu'être stupéfait. Ils nous font croire qu'il n y a pas d'argent. Mais une telle somme sort d'où?», s'interroge le jeune étudiant Alex Mba.
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Pour Edgard Nzieembi Doukaga, journaliste, le statut d'ancien baron du régime peut justifier l'origine de la fortune de Guy Nzouba-Ndama. «Le nombre d'années qu'il a passées à la tête de l'Assemblée nationale et le nombre d'années qu'il a passées en tant que ministre, mais aussi les responsabilités qu'il a assumées par ailleurs ne devraient pas poser de problème au niveau du montant qui a été retrouvé sur lui», affirme-t-il.
S'il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, Guy Nzouba-Ndama risque plusieurs mois d'emprisonnement et une amende égale au double de la valeur des fonds confisqués, soit plus de 3 milliards de FCFA.