Gabon: militaires et civils, vent debout contre l'insalubrité à Libreville

VidéoCroulant encore il y a quelques semaines sous le poids des immondices, Libreville retrouve peu à peu un visage beaucoup plus reluisant grâce à l'action conjuguée de l'armée et d'une association citoyenne dénommée Asso.

Le 03/03/2022 à 08h10, mis à jour le 03/03/2022 à 08h12

La zone urbaine de Libreville bénéficie désormais de l’appui de l’armée gabonaise pour améliorer la collecte des déchets ménagers dont la gestion reste problématique depuis quelques années. «On va vous amener des gants et des masques pour vous encourager et vous remercier. Ce n'est pas notre mission première. Mais on essaie de contribuer pour rapprocher l'armée des populations», lance Mickael Moussa Adamou, ministre de la Défense, aux soldats déployés sur le terrain.

Le Gabon est actuellement confronté au problème de la gestion des déchets ménagers. Les mesures prises par les autorités du pays ces dernières années n’ont pas totalement permis de résoudre cette situation. L'opérateur privé, payé par l’Etat gabonais pour collecter les déchets dans la capitale, peine à remplir son contrat. En conséquence, les rues du Grand Libreville sont jonchées d'ordures ménagères.

La contribution des forces de défense et de sécurité au grand nettoyage de la ville est par ailleurs soutenu, dans certains secteurs de la ville, par des associations de jeunes. C'est le cas de la plateforme Asso qui vient de faire un don en matériel de lutte contre l'insalubrité aux habitants du quartier Akébé Belle-Vue. «Nous avons eu un cri d'alarme d'une citoyenne estimant que son quartier était insalubre. Nous lui avons apporté notre soutien», a déclaré Armand Engozo, président de cette association.

La remise de ce don de brouettes et de pelles a été suivi par une campagne d'assainissement du quartier à laquelle ont pris part les membres d'Asso et les populations confrontées au quotidien à l'épineuse question de la gestion des déchets ménagers.

«La propreté c'est nous. On ne doit pas nous dire c'est tel jour qu'on doit nettoyer notre quartier. Le cri d'alarme que j'ai lancé est dû à l'incivisme des citoyens. Vous voyez le tas d'immondices qu'ils ont créé plus bas. L'Etat ne viendra jamais l'enlever à notre place. C'est nous qui devons le faire», déplore Baba Balkissou, cheffe de quartier Akébé Belle-Vue.

Libreville et ses environs produisent 650 tonnes de déchets par jour. Aucune transformation ni aucun tri ne sont pas effectués. Toutes les ordures collectées sont entassées dans la décharge publique de Mindoubé, une décharge sauvage...

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 03/03/2022 à 08h10, mis à jour le 03/03/2022 à 08h12