Six candidats sont en lice, dont Pierre-Alain Mounguengui, le président sortant. Au Gabon, la presse sportive considère cette échéance comme un tournant décisif alors que le football local se porte très mal.
«Le président sortant a un bilan qu'il défend. C'est homme du sérail a désormais certaines assises. Ça fait 8 ans qu'il est aux affaires. On lui doit la mise en place de plusieurs projets à l'instar de l'achèvement du projet goal de Bikélé, et la restructuration des ligues qui ont aujourd'hui une véritable identité visuelle. Mais je reconnais qu'en face de lui, il y a des candidats non négligeables, dont un certain Jérôme Efong Nzolo, déjà candidat en 2018, et qui a certainement appris de ses erreurs», soutient Dave Moubélé, secrétaire général de l'union gabonaise de la presse sportive.
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L’étiquette de sortant n’est jamais facile à porter. Réélu en 2018, après un mandat passé à la tête de la fédération gabonaise de football à partir de 2014, Pierre Alain Mounguengui, qui brigue donc un 3e mandat, défend un bilan chahuté par une bonne partie des observateurs de la vie sportive nationale. C'est le cas d'Edgard Nziembi Doukaga, pressé de voir le bureau actuel plier bagages après le scrutin de ce samedi 16 avril à Lambaréné.
«Nous tirons les conséquences du bilan des deux mandats de l'équipe sortante qui se résume en un échec. Le football n' a pas bénéficié à l'ensemble du territoire. Il faut structurer les équipes. Aujourd'hui tout le monde peut se faire objectivement une idée de nos équipes. C'est un échec», déplore-t-il.
Les défis du prochain président fédéral vont aussi au-delà du football. Pour Parfait Boukinda, chroniqueur sportif, Il y a beaucoup d’enjeux derrière cette élection. Il y a la formation de tous les acteurs du football, sans oublier le chantier d'assainissement d'un environnement pollué ces derniers mois par des scandales de pédophilie.
«Allez aux élections dans ce contexte, c'est prendre la résolution d'offrir aux acteurs du football un projet qui réponde à leurs attentes», pense-t-il.
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A quelques heures de l'élection du président de la Fédération gabonaise de football, un fait nouveau s'invite dans le débat de presse. La Ligue de football de l’Estuaire (LFE) du Gabon ne pourra pas participer à l’élection présidentielle de la Fegafoot. Les deux délégués de ladite Ligue sont disqualifiés pour le scrutin du samedi prochain.
C'est la conséquence d'un tout autre scrutin querellé à la tête de la ligue provinciale de l'Estuaire.
Le contentieux né de l' élection contestée du président, Serge Ahmed Mombo, vient d'être réglé par une décision du tribunal arbitral du sport (TAS).
«Le fait que la ligue de l'Estuaire risque de ne pas avoir de délégué dans ce scrutin et le débat juridique de dernière minute accablant le candidat, Jérôme Efong Nzolo, accusé d'être en conflit d'intérêt par rapport à sa fonction actuelle de cadre supérieur du ministère des Sports, sont autant de choses qui rendent l'atmosphère de cette élection peu sereine», s'inquiète Djibril Wagna, journaliste sportif.
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Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a donné raison à Paul Ulrich Kessany Zategwa en déclarant «que l’élection du 26 juin 2021 par laquelle M. Serge Ahmed Mombo a été élu président de la Ligue de football de l’Estuaire est de nul effet et non avenue».
En effet, l' annulation de l’élection de Serge Ahmed Mombo devrait avoir une conséquence sur le scrutin du 16 avril prochain visant à élire le président de la Fédération gabonaise de football. Le collège électoral de la Fegafoot, composé de 35 électeurs, est ainsi ramené à 33 votants. La LFE devant présenter deux délégués pour le vote, est d’office retirée après la décision du TAS.