La libéralisation du ciel en Afrique via la création du Marché unique de transport aérien en Afrique (Mutaa) prend forme. Après la signature de ce projet par 44 pays à Kigali, au Rwanda, le nombre de pays ayant ratifié l’accord ne cesse de croître.
Le dernier en date est le Cameroun, selon la Commission africaine de l’aviation civile (Cafac).
Avec cette ratification, ce sont ainsi 28 pays (*) qui ont adhéré au Marché unique de transport aérien en Afrique, soit plus de la moitié des 54 pays du continent, lesquels s’engagent clairement à appliquer la décision de Yamoussoukro, qui libéralise totalement les fréquences, les tarifs et la capacité des avions.
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La libéralisation complète des services de transport aérien à l’intérieur du continent africain implique le libre accès au marché et les droits complets de trafic pour ce qui concerne les services aériens réguliers.
Ce projet en marche fait ainsi sauter toutes les barrières non physiques du transport aérien intra-africain, ainsi que les restrictions liées à l’octroi des droits de trafic, spécialement ceux de la 5e liberté de l’air, qui permet à un transporteur aérien africain de relier deux pays africains sur un vol en provenance ou à destination de son propre pays, avec le droit de transporter et de débarquer des passagers aux escales intermédiaires.
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La création du Mutaa aura des retombées positives sur le transport aérien et l’intégration économique du continent. Ce marché permettra en effet une concurrence plus saine, une meilleure protection des consommateurs, une amélioration de la connectivité des pays africaine, une réduction des tarifs, le développement du tourisme et des échanges commerciaux, etc.
Ainsi, selon les projections, la mise en place du Mutaa va induire une réduction de 25 à 35% des tarifs des billets d’avion sur le continent et, de fait, doper le transport de voyageurs en Afrique.
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Actuellement, l’Afrique, qui représente 15% de la population mondiale, ne pèse 3% du trafic aérien de la planète.
Toutefois, selon les projections, grâce à cette libéralisation annoncée, le trafic aérien du continent devrait passer de 100 actuellement à 300 millions de voyageurs à l’horizon 2035.
Le Mutaa est considéré, avec la Zleca (zone de libre-échange continentale africaine), et la libre circulation des personnes, comme des projets à même de contribuer à l’accélération de l’intégration des économies africainees.
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(*) Liste des pays qui ont ratifié le Mutaa: Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Botswana, Cameroun, Cap-Vert, Centrafrique, Congo (République), Côte d’Ivoire, Egypte, Eswatini (ex-Swaziland), Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Lesotho, Liberia, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Tchad, Togo et Zimbabwe.