Vidéo. Les meubles à base de rotin et bambou, une spécialité locale guinéenne en difficulté

Le360 / Mamadou Mouctar Souaré

Le 01/11/2021 à 12h11, mis à jour le 01/11/2021 à 12h13

VidéoIls sont de plus en plus nombreux ces artisans guinéens à se spécialiser dans la conception d’articles à base de rotin et de bambou, pour l’ameublement des domiciles, restaurants, espaces publics... Mais malheureusement, ces meubles, typiquement guinéens, peinent à s'imposer localement.

A Lambangni, dans la Commune de Ratoma, des ateliers de menuiserie assez particuliers. Chez Maître Mohamed Camara alias Ramsey, les modèles de meubles fabriqués utilisent deux matériaux certes ligneux, mais différents du bois avec lequel chaises, fauteuils et canapés sont habituellement produits.

«Nous utilisons principalement le rotin et le bambou, et des fournitures accessoires aussi, la paille et les lianes qui servent à relier le tout (...). C’est ce petit détail qui fait la différence entre nos meubles et les meubles industriels, et ceux des menuisiers classiques aussi», détaille Maître Ramsery

Cependant, les artisans bamboutiers et rotiniers font face à un problème majeur lié à l’obtention de la matière première. Impossible de s’approvisionner directement à Conakry, tous sont tenus de passer commande à l’intérieur du pays.

Souvent, les cas fréquents de rupture aggravent le problème, note Ismaïl Barry, artisan meublier. «Pour avoir la matière première, dit-il, c’est un grand problème. Rien dans les marchés de Conakry. Chez nous, ce n’est pas comme les menuisiers qui peuvent à tout moment s’approvisionner. Il faut absolument que les artisants de bambou et de rotin quittent l’intérieur du pays. Même si tu as un marché, il faut attendre l’arrivée de ces produits».

Ces meubles restent néanmoins une spécialité bien guinéenne, puisque même si bambou et rotin se font rares dans la capitale, la Guinée reste l'un des pays ou ce type de matériau est le plus disponible.

En revanche, il se pose le problème de la formation, car la plupart des rotiniers ne sont pas passés par un centre spécialisé.

Le seul centre artisanal qui a formé des bamboutiers et des rotiniers sous le premier régime d'Ahmed Sékou Touré était géré par des Chinois. Aujourd’hui, ce centre n’existe plus. Les jeunes guinéens apprennent ce métier de manière informelle, réduisant, du coup, la qualité des productions, un facteur qui décourage de plus en plus les consommateurs et qui limitent les potentialiés à l'export. 

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 01/11/2021 à 12h11, mis à jour le 01/11/2021 à 12h13