«Je vous instruis (...) d’engager sans délai ou faire engager les poursuites judiciaires ou de saisir la juridiction ou les juridictions compétentes autour des faits présumés commis pendant la période allant de 2010 à 2020 par des personnes qui restent à identifier», indique le procureur général près la Cour d'appel de Conakry Alphonse Charles Wright dans un courrier consulté par l'AFP vendredi et adressé aux procureurs sous ses instructions.
La période mentionnée couvre celle pendant laquelle Alpha Condé a dirigé la Guinée (2010-2021) avant d'être renversé par un coup d'Etat militaire dirigé par le colonel Mamady Doumbouya, qui s'est fait investir depuis président de transition.
Le procureur général cite parmi les faits sur lesquels enquêter les meurtres, les disparitions forcées, les arrestations ou les enlèvements par des agents de l'Etat, les actes de torture et les atteintes aux libertés individuelles.
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Les enquêtes s'appuieront sur des appels à témoins, des auditions de victimes, des réquisitions judiciaires «sans aucune forme d'opposition de secret professionnel», indique le procureur général.
Les dernières années de Condé à la tête du pays ont été marquées à partir de 2019 par un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir, selon les défenseurs des droits humains, face à une vive contestation contre un troisième mandat du président. La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts civils et quelques morts dans les rangs des forces de sécurité.
La réélection de Condé en octobre 2020, vigoureusement contestée par l'opposition, a été précédée et suivie par des dizaines d'arrestations.
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Le colonel Doumbouya a assuré qu'il n'y aurait pas de «chasse aux sorcières» mais que la justice sera la «boussole» du pays.
L'ordre d'ouvrir des investigations intervient alors que Condé, en résidence surveillée à Conakry, vient d'être autorisé à suivre des soins médicaux à l’étranger pendant un mois.
Condé, 83 ans, n'a pas encore quitté le pays.