A Coyah, sur la route de Dubreka, à environ cinquante kilomètres de la capitale Conakry, Thierno tient aujourd'hui une ferme. Il a en effet opté pour une vie désormais loin de la ville. Pour lui, jeune, branché aux cheveux teints, ça n'a pas forcément été une décision facile à prendre.
Pourtant, il l'a prise et son intérêt pour son activité d'élevage de poules et de vente d'œufs le passionne de plus en plus. Toutefois, il bute au quotidien sur de nombreuses difficultés, avoue Thierno Salam Bah: «J'ai commencé le travail à la ferme cette année. J'ai eu la chance d'être parrainé et soutenu par mon oncle qui s'y connaît. (...) Les activités sont intenses et il y a beaucoup de problèmes aussi. Problèmes de nourriture et d'eau principalement».
Lire aussi : Côte d’Ivoire: flambée exceptionnelle du prix de pintade volaille
Le jeune entrepreneur, novice dans le milieu, peine en effet à trouver l'alimentation adéquate pour ses volailles. Ainsi explique-t-il, «c'est un vrai problème, l'aliment est difficile à trouver. Souvent, nous avons du mal à trouver de la nourriture de bétail de qualité. Là, par exemple, vous voyez, lorsqu'il y a beaucoup de maïs dans l'alimentation, les poules ne mangent pas. C'est malheureusement tout ce qu'on a trouvé. Conséquence, ces derniers jours, nous avons enregistré beaucoup de pertes. Il est quasiment impossible de trouver les ingrédients».
Thierno Salam à été introduit dans ce milieu par son oncle, Mamadou Dian Diallo. Lui aussi, même après une longue période dans cette activité, avoue ne pas toujours pouvoir s'adapter. «Moi-même j'ai une ferme à Mangata. Salam, c'est moi qui l'ai fait venir dans cette activité. Et notre difficulté véritablement, c'est l'alimentation. Il est difficile d'en trouver, les prix sont chers, surtout depuis l'arrivée du Covid. Tu demandes les produits alimentaires dénommés "concentrés", on te dit qu'il n'y en a pas, tu demandes du premix, il n'y en a pas».
Lire aussi : Guinée: les vendeurs de bétail face aux difficultés du transport interurbain
Aujourd'hui, le casier d'œufs est vendu à 4 dollars et les clients viennent eux-mêmes s'approvisionner chez le jeune Thierno Salam. Mais ce n'est pas suffisant pour couvrir ses charges. S'il est venu dans ce milieu par passion au début, il semble aujourd'hui nourrir un léger regret. D'autant que les fermiers comme lui sont livrés à eux-mêmes et ne peuvent compter sur aucun accompagnement de l'Etat. Mais malgré les difficultés, Thierno Salam promet de continuer à élever ses poules, à leur ramener eau et alimentation, et à ramasser les œufs. Et il continue d'espérer que son activité se portera mieux prochainement.