Vidéo. Mali: les musiciens Amadou & Mariam à cœur ouvert

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Le 28/06/2020 à 13h14, mis à jour le 29/06/2020 à 13h03

VidéoAmadou & Mariam, un couple de non-voyants maliens, qui évoluent dans la musique depuis près de trente ans, ont connu un parcours musical inédit. Dans cet entretien pour Le360 Afrique, ils reviennent sur leur parcours respectif, et les succès qui les ont jalonnés.

L’album «Dimanche à Bamako», vendu à plus de 300.000 exemplaires et récompensé d'un Disque de platine est certainement le tube le plus connu des chansons de ce couple, qui a des décennies de musique à son actif et a parcouru la panète entière.

Le360 Afrique est allé à la rencontre de ce couple de musiciens maliens, décorés Chevalier des Arts et des Lettres par la France.

Amadou et Mariam reviennent sur leur parcours musical, leurs souvenirs et sur leur relation.

Amadou Bagayoko est né à Bamako, le 24 octobre 1954. Il montre très vite des prédispositions pour la musique. Après avoir commencé par apprendre les percussions dès l'âge de deux ans (le tam-tam ou djembé), il passe à l’harmonica et à la flûte à dix ans. Mais un de ses oncles possède un instrument qui l’attire plus que tout: une guitare.

Pendant son adolescence, il écoute les disques de Jimmy Hendrix, Led Zeppelin, John Lee Hooker, Eric Clapton, se laisse entraîner par les musiques cubaines et, bien sûr, par la chanson malienne.

A partir de 1968, il prend part à plusieurs formations musicales: l'orchestre national du Mali composé de l’orchestre A et B, les orchestres de Niarela, de Koutiala et bien d’autres.

De 1974 à 1980, il joue également au sein des Ambassadeurs du Motel, l'une des formations les plus en vue au Mali qui a compté Salif Keïta parmi ses membres, et avec laquelle il joue en France, en Côte d'Ivoire, en Guinée (Conakry), en Haute-Volta (actuel Burkina Faso).

Parallèlement, ayant perdu la vue pendant son adolescence à la suite d'une cataracte congénitale, il entre en 1975 à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako.

C’est à ce moment là qu’il rencontre Mariam Doumbia, qui avait commencé à chanter à l’âge de 6 ans.

Elle aimait écouter la radio de son père et elle parvenait à apprendre par coeur toutes les chansons qu'elle entendait: celles des vedettes maliennes comme Siramory Diabaté, Mokontafé sako, Fanta Damba.

Chemin faisant, Amadou et Mariam se sont mariés en 1980 pour le meilleur et pour le pire. Ils sont aujourd’hui grands-parents de deux garçons et d’une fille.

Le duo s'est imposé sur la scène internationale en deux temps, d'abord avec la chanson "Mon amour, ma chérie" en 1998, puis en 2004 avec l'album "Dimanche à Bamako", produit par Manu Chao.

Nominés pour le Prix Constantin, Amadou et Mariam reçoivent le 26 octobre un Disque de Platine des mains du ministre français de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, après leur concert à l'Olympia.

Cette distinction récompense leurs albums, vendus à plus de 300.000 exemplaires. Le magazine britannique The Observer classe "Dimanche à Bamako" parmi les vingt meilleurs albums de l'année 2005.

Toutes ces distinctions les propulsent sur le devant de la scène: Amadou & Mariam accèdent au grand succès international. Leur popularité n'a eu, depuis, de cesse de s'accroître, et les collaborations se multiplient.

Le titre "Coulibaly" est remixé par Fred Chichin des Rita Mitsouko en 2005.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 28/06/2020 à 13h14, mis à jour le 29/06/2020 à 13h03