C’est en 1236 que Soundiata Keïta et Soumangourou Kanté se sont rencontrés à Kangaba, lieu hautement symbolique pour le Mandé ou l'empire du Manding. C'est ici qu'a été adoptée la Charte du Mandeh qui servira de Constitution à l'empire du Mali et qui est considéré comme la toute première charte des Droits de l'homme du monde. Beaucoup de pays s'inspireront des institutions mises en place.
La charte du Manden, ou charte de Kurukan Fuga, ou encore, en langue malinké, Manden Kalikan, est la transcription d'un contenu oral, lequel remonterait au règne du premier souverain Soundjata Keïta qui vécut de 1190 à 1255.
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Elle aurait été solennellement proclamée le jour de l'intronisation de Soundiata Keïta comme empereur du Mali à la fin de l'année 1236. Il existe plusieurs versions de la Charte. L'une des plus connues remonte à 1222 et provient des travaux menés à partir des années 1970 par Wa Kamissoko et Youssouf Tata Cissé. Elle est inscrite en 2009 par l'UNESCO sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Ce texte est considéré par les mandenkas (peuples qui ont en commun la langue mandingue) comme l'une des plus anciennes références concernant les droits humains fondamentaux.
Le Kurukan Fuga est un texte en forme de serment qui est connu dans deux versions : l'une datée de 1222 et comportant sept chapitres et l'autre de 1236, comportant quarante-quatre articles.
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Ces deux versions ont été retranscrites à partir de travaux conduits depuis les années 1960 auprès de griots dépositaires de ces récits, appartenant en particulier à la confrérie des chasseurs.