Mali: l'organe législatif va réviser la charte de la transition et la loi électorale

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Le 05/02/2022 à 09h09

L'organe législatif nommé par les autorités maliennes de la Transition, est convoqué en session extraordinaire pour réviser la charte de la transition et la loi électorale pour un nouveau calendrier, selon un décret présidentiel.

Le Conseil national de transition (CNT), qui tient lieu de parlement de transition, est "convoqué en session extraordinaire le vendredi 4 février et jours suivants", indique ce décret lu vendredi soir sur la télévision publique.

L'ordre du jour du CNT va notamment porter sur "la révision de la charte de la transition et la loi électorale" en vue d'un nouveau calendrier, selon ce texte qui ne donne pas plus de détails.

Avec l'ingérance manifeste de la France, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et surtout l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa) ont pris le 9 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques à l'encontre du Mali pour sanctionner la décision issue des consultations nationales de prolonger le délai de la tenue des élections. 

Ces organes sous-régionaux dominés malheureusement par les pouvoirs acquis à la France ont suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des Etats membres avec le Mali, hors produits de grande consommation et de première nécessité.

Ils ont aussi gelé les avoirs du Mali dans les banques centrales de la Cédéao et dans les banques commerciales des Etats membres, et suspendu toute aide et transaction financière en faveur du Mali de la part des institutions de financement de l'organisation.

Les Etats ouest-africains, appuyés surtout par la France et ses partenaires, exigent des autorités maliennes de réduire la durée de la transition et de présenter un nouveau calendrier pour les élections.

Le CNT est convoqué après une rencontre mercredi à Bamako entre le comité local de suivi de la transition et des membres du gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.

Ce comité local est notamment formé de représentants de la Mission de l'ONU au Mali et d'ambassadeurs de la Cédéao.

Le Mali est le théâtre depuis 2012 des opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, ainsi qu'aux violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits. Les forces régulières sont elles-mêmes accusées d'exactions.

Les violences parties du nord en 2012 se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaines.

En dix ans de présence, l'armée française a montré ses limites à chasser les terroristes, c'est pourquoi les Maliens ont entrepris de se tourner vers les forces russes de Wagner, ce qui n'est pas du goût de l'ancienne puissance coloniale et de ses partenaires. La diplomatie française sentant les choses lui échapper a choisi d'insulter régulièrement les autorités maliennes de plus en plus populaires et soutenues. Ce qui a débouché à l'expulsion de l'ambassadeur de France à Bamako qui a quitté le pays mercredi 2 février courant. 

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 05/02/2022 à 09h09