La 5e édition du Forum international Afrique développement (FIAD) du groupe Attjariwafa bank, s’est ouverte ce jeudi 16 mars 2017 à Casablanca sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, invité d’honneur. La cérémonie d'inauguration s'est déroulée en présence de plusieurs ministres et ambassadeurs, du wali de Casablanca, des opérateurs économiques et des médias. "Le Forum prend cette année une signification particulière avec la réintégration du Maroc au sein de l’Union africaine et la demande d’adhésion du royaume à l’espace de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)", a souligné d'emblée Roch Marc Christian Kaboré.
Dans son discours, le président burkinabè, revenant sur la thématique de cette édition «Les nouveaux modèles de croissance inclusive», a souligné que «les politiques économiques doivent avoir comme objectif la satisfaction des besoins de nos populations les plus vulnérables», ce qui implique de «faire des choix stratégiques courageux pour une croissance durable qui est nécessaire à la paix et à la sécurité de notre continent».
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C’est dans cette optique que s’inscrit le Plan national de développement économique et social (PNDES) initié par le gouvernement burkinabè sur la période 2016-2020. Il s’agit d’un plan qui va nécessiter des investissements évalués à 15.000 milliards de FCFA (soit environ 23 milliards d’euros). Ce plan accorde une attention particulière au secteur privé. En tant que pays invité d’honneur de cette édition, durant deux jours, les projets prévus dans ce PNDES seront présentés aux investisseurs marocains et étrangers venus assister à ce forum.
Dans son discours, le président burkinabé a mis l’accent sur la nécessité de mutualiser les efforts pour atteindre les objectifs de développement durable du continent. A ce titre, il a salué «le dynamisme du Maroc qui ne cesse de développer sa coopération avec le continent». Il a aussi souligné que pour atteindre les objectifs escomptés, les pays africains doivent relever un certain nombre de défis : sécurité, emploi, transformation des ressources, etc. D’où la nécessité de mettre en place un modèle de développement inclusif pour relever les défis.
Enfin, il a fait remarquer que ce forum a une signification particulière étant marquée par le retour du Maroc à la maison, un retour longtemps attendu. Ce retour ne peut que renforcer les liens entre le royaume et les pays membres».
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Pour sa part, Mohamed El Kettani, président du groupe Attijariwafa bank, a souligné que pour cette édition, «plus de 2.000 opérateurs économiques venant de 30 pays africains sont présents».
Pour justifier la thématique de cette année, il a souligné que malgré des taux de croissance élevés, «l’impact de la croissance est sur les populations est limitée». Les inégalités persistent, la pauvreté continue à gagner du terrain et le chômage des jeunes est un défi majeur pour le continent. Pour El Kettani, pour relever ces défis, «l’Afrique doit d’abord compter sur elle même».
Il a aussi rappelé que depuis le lancement du FIAD, il y a 5 ans, 6.000 opérateurs de 36 pays ont participé à cet événement, devenu incontournable en Afrique. Ces rencontres ont enregistré 13.000 rencontres BtoB. Par ailleurs, le Club Afrique développement lancé l’année dernière compte déjà 400 membres actifs.
Par ailleurs, «pleinement conscients des défis qui se posent à nos entrepreneurs, et suite à de nombreux échanges avec des Africaines chefs d’entreprises, nous avons décidé de lancer pour l’année à venir le programme «Stand up for African Women Entrepreneurs», afin de fédérer les énergies et de soutenir l’entrepreneuriat des Africaines. C'est un gage de reconnaissance et d’appui à toutes celles qui au quotidien entreprennent pour solutionner les nombreuses difficultés qu’elles affrontent. Aux héroïnes de notre continent, nous dédions un espace et un programme».
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Pour sa part, Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a souligné que «le retour du Maroc dans sa famille institutionnelle est accompagné d’une vision claire pour le rôle et le positionnement d’une Afrique agissante». Il a énuméré les nombreux défis auxquels le continent fait face: sécurité, pauvreté, démographie, croissance, etc. Toutefois, a-t-il insisté, «ces défis sont aussi autant d’opportunités pour le continent» qui dispose d’une richesse considérable. En ce qui concerne le Maroc, souligne-t-il, il y a «une volonté politique indéniable de contribuer au développement du continent».
Nous savons que «l’Afrique ne peut se développer que si les espaces régionaux jouent leur rôle». Outre les relations historiques, culturelles, le Maroc entretient des relations économiques poussées avec la région grâce aux investissements de ses entreprises fortement implantées dans l’espace CEDEAO. Aujourd’hui, «toutes les conditions sont réunies pour une Afrique gagnante», a conclu le ministre.
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Allant dans le même sens, Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente du CGEM, a souligné que l’Afrique a besoin de changer de paradigme pour faire face aux défis énormes puisque malgré la croissance, «l’Afrique ne crée pas suffisamment de valeur du fait que les ressources naturelles du continent ne sont pas transformées. Conséquence, «chaque année, sur 12 millions de jeunes qui entrent sur le marché du travail, la moitié est condamnée à rester au chômage". D’où l’intérêt que les pays africains mettent en place des feuilles de route pour aller vers la révolution verte et la révolution industrielle.
Pour y arriver, Miriem Bensalah Chaqroun a insisté sur cinq axes que sont: “les nouveaux secteurs de croissance, la bonne gouvernance, le développement du capital humain, le développement de l'environnement des affaires et la nécessité pour les dirigeants d'avoir une vision d'intégration régionale". Elle a rappelé notamment que l'Afrique “possède les plus grandes réserves de terres arables, mais également de ressources naturelles et un marché de 1,2 milliard de consommateurs”.
Enfin, il faut souligner qu’en plus du Burkina Faso, 6 autres pays sont à l’honneur dans l’espace Marché de l’investissement. Il s'agit de la Côte d’Ivoire, de Madagascar, de la République du Congo, du Rwanda, du Sénégal et de la Tunisie.