Havas Horizons 2021: voici les pays et les secteurs les plus attractifs d’Afrique, selon les investisseurs

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Le 09/10/2021 à 12h29, mis à jour le 09/10/2021 à 12h44

Havas Horizons vient de publier la 5e édition de son baromètre Havas Horizons 2021 qui reprend les intentions des investisseurs internationaux en matière d’investissements en Afrique, les pays et régions les plus attractifs du continent, ainsi que les secteurs prometteurs.

En dépit du ralentissement de la croissance économique du continent, l’Afrique, du moins certains de ses pays, reste dans les radars des investisseurs internationaux. C’est ce qui ressort de la 5e édition du baromètre Havas Horizons 2021 du groupe français de communication Havas, l’un des plus grands groupes de conseil en communication du monde, intitulé «Financer la croissance africaine à l’horizon 2030: perception des investisseurs internationaux» et réalisé en partenariat avec la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA).

Fruit d’un sondage réalisé auprès d’une centaine de grands investisseurs publics et privés internationaux qui ont livré leur perception sur le financement de la croissance africaine à l’horizon 2030, les dynamiques économiques et les tendances d’avenir du continent.

D’emblée, les rédacteurs du baromètre avancent que «la perception des investisseurs a fortement évolué et ce, dans de nombreux domaines, confirmant ainsi les mutations continues d’un continent en plein essor». Globalement, les investisseurs internationaux restent à hauteur de 84,9% des personnes sondées optimistes sur la croissance du continent et perçoivent l’Afrique comme une région particulièrement attractive, même si le degré d’optimisme a tendance à baisser passant de 100% en 2015 à 92% en 2018. En effet, la crise du Covid-19 est venue légèrement nuancer l’afro-optimisme.

«Les investisseurs internationaux demeurent confiants quant à l’avenir du continent et réaffirment tout au long de notre étude leur engagement à maintenir leur soutien à la croissance en Afrique sur le long terme. Cette confiance renouvelée, dans une période d’incertitude, est avant tout une reconnaissance des dynamiques économiques de fonds qui animent les marchés africains depuis près de deux décennies», souligne ainsi Antoine Hillion, directeur associé, Havas international consulting.

Seulement, cet optimisme et cette attractivité des économies africaines varient d’un pays à l’autre. Et certains pays ont fait des bonds considérables dans le classement des pays les plus attractifs du baromètre Havas.

La palme revient au Rwanda qui passe de la 12e place en 2015 à la 1ère de cette édition. Une consécration des investisseurs internationaux pour ce petit pays d’Afrique de l’Est consacré comme le plus attractif du continent avec 48% d’avis favorables des investisseurs. «La croissance continue et soutenue du Rwanda au cours de ces dernières années, comme son émergence en tant que modèle de gouvernance et de transformation en font une économie attractive», lit-on dans le rapport Havas horizons 2030.

Le Rwanda devance le Nigeria (24,3%), l’Ethiopie (21,3%) et le Ghana (20,2%) parmi les pays les plus attractifs aux yeux des investisseurs. Le Maroc et l’Afrique du Sud se positionnent ex-aequo sur la cinquième marche de ce classement avec 18,9% d’opinions positives exprimées par le panel d’investisseurs. «les deux pays restent des économies solides et résilientes qui conservent la confiance des investisseurs internationaux», souligne le rapport.

Par grandes régions du continent, Il ressort de ce baromètre que l’Afrique de l’Est est la région où les investisseurs internationaux souhaitent se renforcer où maintenir leurs investissements. C’est la région qui affiche le plus fort potentiel de croissance avec 89,6% des intentions des investisseurs, devant l’Afrique de l’ouest (79,2%) et l’Afrique du Nord (77,8%). Quant à l’Afrique centrale, en dépit de ces potentialités, elle demeure peu attractive (58,3%).

Du côté des secteurs d’activités prometteurs au niveau du continent à l’horizon 2030, les intentions des investisseurs interrogés ont fortement évoluées par rapport aux dernières éditions de 2015 et 2018. Désormais, le trio des secteurs les plus prometteurs aux yeux des investisseurs sont les infrastructures (62,6%, l’agriculture (60,6%) et les Tic’s (49%), en lien avec les enjeux démographique, alimentaire et technologique qui sont actuellement au cœur des besoins du continent en matière de développement.

Reste que le continent doit relever des défis énormes afin d’améliorer son attractivité en vue d’attirer plus facilement les investisseurs étrangers. Et trois défis prioritaires sont listés par ces derniers: la qualité des infrastructures (53,5%), l’accès à l’éducation (50,7%) et la lutte contre l’instabilité politique (49,3%).

Plus globalement, les investisseurs avancent comme nouvelle principale raison d’investir en Afrique à l’horizon 2030, la mise en place et le développement de la Zone de libre-échange continentale africaine (46,5%), l’émergence d’une classe moyenne (43,1%) et la volonté de se positionner sur des marchés d’avenir (33%).

Toutefois, malgré leurs bonnes intentions, les investisseurs avancent des freins notables à l’investissement en Afrique. Pour les sondés, la mauvaise gouvernance (89,6%), l’instabilité politique et l’insécurité (57,5%) et la faible qualification de la main d’œuvre (54,4%) demeurent les principaux freins à l’investissement en Afrique.

Enfin, il faut souligner que ce baromètre est le résultat d’un sondage effectué auprès d’une centaine d’investisseurs internationaux.

Par Moussa Diop
Le 09/10/2021 à 12h29, mis à jour le 09/10/2021 à 12h44