Les pêcheurs sénégalais sont de retour dans les eaux mauritaniennes. Une évolution qui rentre dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de pêche liant les deux pays, signé en juillet 2018, dont les modalités d’exécution ont fait l’objet de concertations en marge de la visite à Nouakchott, au mois de décembre 2018, du président sénégalais, Macky Sall. Un déplacement principalement consacré à la finalisation de l’accord de partage sur le gaz transfrontalier offshore.
Les pirogues sénégalaises opérant avec des filets tournants, pour la pêche des petits pélagiques (sardinelle) sont autorisées à travailler à Nouakchott et Nouadhibou.
Le blocage de leurs activités, dont l’origine se situait dans la nouvelle législation relative à la Stratégie nationale de pêche (SNP) adoptée en 2013, est levé.
Ainsi, les pêcheurs sénégalais peuvent débarquer leurs prises à Saint-Louis. Ils sont juste tenus d’en réserver 6% au marché mauritanien, explique Abderahmane Chevy, vice-président de la Fédération nationale de pêche artisanale (FNPA).
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L’accord de pêche entre Nouakchott et Dakar octroie à la partie sénégalaise 400 licences de pêche, pour un quota global annuel de 50.000 tonnes.
Par ailleurs, les opérateurs mauritaniens sont autorisés à affréter des pirogues sénégalaises dans le cadre de leurs activités professionnelles.
Au plan technique, ces embarcations de pêche artisanale sont conçues avec deux formats. Les pirogues avec une longueur de plus de 16 mètres, utilisant les grands filets, qui exigent en réalité deux embarcations, une pour le filet, et une autre pour un équipage de 24 personnes. Il y a également de petites pirogues avec un équipage allant de trois à quatre personnes, pour la pêche journalière et les marées.
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Toutefois, l’accord de pêche liant les Etats ne concerne pas les poissons démersaux.
Désireux de voir cette catégorie intégrer l’accord de pêche, les professionnels de la filière dans les 2 pays ont engagé une réflexion qui s’est traduite par l’organisation de deux rencontres à Dakar et à Nouakchott. Une troisième réunion dont la date reste à préciser, est également prévue à Saint-Louis, explique Cheikh ould Ahmedou, président de la Fédération nationale de la pêche artisanale (FNPA).
A l’issue de ces concertations, des recommandations seront soumises aux gouvernements en vue d’aider à trouver les meilleures voies et moyens permettant d’améliorer la coopération en matière de pêche dans l’intérêt de toutes les parties: Etats et opérateurs privés.
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Le retour des pêcheurs sénégalais dans les eaux mauritaniennes est également bien accueilli du côté de la Fédération nationale de la pêche industrielle. Ainsi, un responsable du groupement se réjoui d’une perspective «de hausse des quantités capturées. Les petits artisans qui traitaient 50 kg/jour vont doubler leur capacité de travail, alors que les usines passeront facilement d’une à trois tonnes».
Pour comprendre le nouvel esprit des acteurs de la filière, il faut revenir sur la situation qui prévaut depuis près de 18 mois.
Les conséquences du départ massif des pêcheurs sénégalais sont en effet fortement ressenties ici. Ainsi, «au niveau de Nouakchott, 52 entreprises étaient à l’arrêt, ou ne tournaient qu’à hauteur de 10 à 20% de leurs capacités», selon les témoignages des opérateurs.