Mauritanie: le contexte particulier de la visite du Premier ministre sénégalais à Nouakchott

Macky Sall Aziz

Macky Sall Aziz. dr

Le 02/03/2019 à 16h22, mis à jour le 02/03/2019 à 16h56

Le Premier ministre sénégalais Mohamed Boune Abdallah Dione est à Nouakchott depuis vendredi soir. Une visite qui intervient dans un contexte politique particulier aussi bien au Sénégal qu'en Mauritanie. Explications.

Mohamed Boune Abdallah Dionne, premier Ministre du Sénégal, est arrivé à Nouakchott dans la nuit du vendredi 1 à samedi 2 mars.

Ce voyage intervient dans un contexte politique particulier à la fois à Dakar et à Nouakchott, nécessitant quelques rappels. Dionne effectue cette visite alors que le président Macky Sall, annoncé vainqueur du scrutin présidentiel du 24 février 2019, avec 58,27% des suffrages (résultats sont contestés par l’opposition- qui a toutefois décidé de ne pas introduire de recours), attend la confirmation de son triomphe par le Conseil Constitutionnel. D’où la délicatesse d’un éventuel déplacement à Nouakchott dans l’intervalle.

Côté mauritanien, cette visite intervient le jour de la tenue d’un congrès extraordinaire de l’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité), ce samedi 2 février.

Mais aussi et surtout, juste quelques heures après l’investiture de Mohamed Cheikh Ahmed dit Ghazouani, actuel ministre de la défense, ancien chef de l’armée, en qualité de candidat d’une large coalition de la majorité à la présidentielle mauritanienne de juin 2019.

Il faut rappeleraussi que Mohamed ould Abdel Aziz avait assisté à l’investiture de la candidature de Macky Sall à l’élection présidentielle sénégalaise de 2019, aux côtés de 3 autres chefs d’Etats africains: Alassane Ouatara (Côte d’Ivoire), Adama Barrow (Gambie) et Georges Weah (Liberia), le 4 décembre 2018. Il avait même clairement appelé pour un second mandat au profit du président sénégalais Macky Sall.

Dans l’impossibilité de se déplacer à Nouakchott avant son investiture, Macky Sall a délégué Dionne à Nouakchott rendant à Aziz la monnaie de sa pièce, dans le cadre d’un exercice qui ressemble à un échange de bons procédés entre mouvances majoritaires de part et d’autre du fleuve Sénégal.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 02/03/2019 à 16h22, mis à jour le 02/03/2019 à 16h56