Des organisations de la société vivile annoncent «leur détermination à travailler de manière plus approfondie» sur le terrain de «la lutte contre la corruption, un fléau qui gangrène gravement la Mauritanie et empêche tout développement économique et social». Une déclaration en ce sens a été rendue publique samedi soir.
Parmi ces organisations figurent notamment l’Association des femmes chefs de famille (AFCF) et l’Organisation internationale, sociale, solidaire et intégrée (ODISSI).
La déclaration rappelle le contexte économique et social du pays: riche en matières premières, deuxième producteur africain en minerais de fer, doté de gisements d’or, de cuivre, bien pourvu en ressources halieutiques, et qui devrait commercialiser à partir de 2021, de nouvelles découvertes de gaz, avec une population de seulement 4 millions d’habitants.
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Mais «en dépit de cet énorme potentiel, la Mauritanie figure parmi les pays en développement dits les moins avancés et, selon le FMI, elle occupe une place décevante sur les indices de corruption».
La déclaration signale que le pays occupe le 143e rang au classement de Transparancy international. Par ailleurs, «les grands bailleurs institutionnels ne cessent, dans leurs rapports annuels, de pointer du doigt la mauvaise gouvernance.
Ainsi, dans son document de stratégie pour la Mauritanie couvrant la période 2016/2020, la Banque africaine de développement (BAD) relève que la corruption constitue un problème épineux, notamment dans l’octroi des prêts bancaires, l’attribution des permis de pêche, l’acquisition des terrains, l’attribution des contrats, et le paiement des impôts et taxes, l’accès au financement. L’insuffisance de l’infrastructure et la corruption sont considérés comme des obstacles majeurs pour les affaires en Mauritanie».
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Toujours au chapitre des manquements graves, la déclaration déplore la réalité d’un pays «qui se distingue par des violations massives et systématiques des droits humains, l’extrémisme ambiant et latent, les scandales politico-financiers, la mauvaise gouvernance et une gestion chaotique plombant l’économie nationale».
A titre d’illustration de cas de passation «douteuse» des marchés publics, le document cite le nouvel aéroport de Nouakchott et le nouveau centre des conférences «confiés à des sociétés sans expérience, dirigées par des proches du chef de l’Etat, des contrats de pêche avec des sociétés chinoises sans retombées pour le pays, une dette colossale de la Société nationale industrielle et minière (SNIM)… des faits de mauvaise gouvernance qui fondent le quotidien de l’économie mauritanienne».