Mauritanie. Covid-19: la filiale aurifère du canadien Kinross conteste les arguments de ses employés en grève

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Le 06/05/2020 à 19h17, mis à jour le 06/05/2020 à 19h17

La filiale mauritanienne du groupe aurifère canadien Kinross réagit au mouvement de grève des salariés de la mine d'or de Tasiast qui protestent contre leurs conditions de travail durant la crise du Covid-19. Elle réfute les arguments des syndicats. Du coup, c'est le statu quo.

Très peu impactée par la pandémie mondiale de coronavirus (Covid-19) au plan sanitaire avec 8 cas confirmés et un seul décès, la Mauritanie doit néanmoins en gérer ses effets collatéraux aux plans économique et social.

C'est en effet dans ce contexte qu’il faut replacer une grève des employés de Tasiast Mauritanie Limited (TML-SA), filiale de la compagnie canadienne Kinross qui exploite la plus grande mine d'or de la Mauritanie, dans le nord du pays.

Ces travailleurs revendiquent notamment le respect de dispositions relatives à la durée du travail, aux heures supplémentaires, au repos hebdomadaire, et au paiement du bonus de production. Mais ils réclament surtout une compensation du fait d'une absence de rotation qui les oblige à travailler 12 heures par jour et 7 jours sur 7.

La compagnie aurifère réfute leurs arguments à travers un communiqué publié mardi 5 mai 2020.

Tasiast Mauritanie affirme «agir dans le strict respect de la Convention collective d’établissement (CCE) signée récemment» et ajoute «ne pas comprendre le bien fondé du mouvement, malgré plusieurs réunions avec les délégués syndicaux».

Le document rappelle «les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19), dont la restriction des voyages».

C'est dans cette optique que la compagnie minière «a créé des conditions de nature à permettre la poursuite des opérations minières en toute sécurité, dans le strict respect des directives et recommandations du gouvernement en rapport avec la gestion de la pandémie du coronavirus (Covid-19)», souligne le communiqué.

C’est dans ce cadre des mesures préventives que la société a demandé aux employés de prolonger exceptionnellement leur rotation sur le site afin de limiter les déplacements. Ce faisant, TML SA a suivi la réglementation du travail en vigueur dans le pays et mis en œuvre de nombreux protocoles de sécurité sur le site.

Par ailleurs, «l’entreprise a également proposé une compensation supplémentaire substantielle en rapport avec les efforts fournis par les employés. La société exprime sa déception face à la position des délégués, maintenant le préavis de grève déposé le 18 avril dernier», souligne Tasiast.

Au final, les protagonistes de ce nouveau conflit social campent sur leur position et le blocage persiste, après le préavis lancé le 18 avril dernier et le déclenchement du mouvement de grève mardi 5 mai. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 06/05/2020 à 19h17, mis à jour le 06/05/2020 à 19h17