Après 33 ans d’absence, le royaume du Maroc a réintégré l’Union africaine suite à une décision, consensuelle mais largement majoritaire, prise par les chefs d’Etat du continent réunis lors du 28e Sommet de l’institution, à Addis-Abeba le lundi 30 janvier 2017.
Cette nouvelle, annoncée en cours de soirée, a fait l’objet d’abondants commentaires de la part des Mauritaniens, toutes classes sociales confondues. Patrons de presse, membres de la classe politique et de la société civile sont unanimes à saluer «une bonne nouvelle» et prédisent un avenir plein de promesses et résolument tourné vers le renforcement de relations bilatérales, déjà très solides, entre le Maroc et la plupart des pays du continent.
Lire aussi : Le Maroc réintègre l’Union africaine
Ainsi, pour Cheikh Sid’Ahmed Ould Baba, président en exercice du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un vaste rassemblement de partis de l’opposition et de la société civile, parlant à titre personnel en attendant la position du collectif, estime que «le retour du royaume du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) est une très bonne nouvelle et va dans le sens des intérêts du continent».
Allant dans le même sens, Mohamed Jemil Ould Mansour, leader du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD-Tawassoul), un parti de la mouvance islamiste modérée, juge «normal le retour du Maroc dans sa famille naturelle. Le royaume est capable de jouer un rôle positif dans le développement du continent et d’aider à l’ancrage de la démocratie. Pour toutes ces raisons et bien d’autres, ce retour revêt la plus haute importance».
Qui est Moussa Faki Mahamat, nouveau président de la Commission de l’Union africaine?
Discours identique chez Ahmed Ould Hamza, membre du RFD d’Ahmed Ould Daddah, principal parti de l'opposition. Cet homme d’affaires et ancien président de la Communauté urbaine de Nouakchott (CUN) jubile: «Je suis très heureux que le Maroc retrouve sa place au sein de l’UA. Ce grand pays est toujours resté en Afrique sans occuper un siège au sein de l’organisation panafricaine depuis 1984. Ce retour annonce de bonnes perspectives, mutuellement avantageuses pour tous. Il est le résultat d’une offensive diplomatique de plusieurs mois, et constitue une réussite éclatante pour sa majesté le roi et le royaume frère du Maroc, et va dans le sens des intérêts du continent. L’absence du Maroc, membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) et des instances de son héritière, l’Union Africaine (UA), était une grosse anomalie. Un dommage qui a été réparé en ce jour mémorable du lundi 30 janvier 2017», a expliqué Hamza, grand connaisseur de la région.
Il ajoute aussi que «la vision de Mohammed VI et le dynamisme économique du Maroc vont davantage profiter à l’Afrique. Ce pays va engranger les dividendes diplomatiques et économiques d’une ouverture qui était déjà réelle et appréciable, mais qui va prendre encore une nouvelle dimension».
Union africaine: les quatre enjeux du 28e sommet qui pourraient changer le continent
Enfin, Ahmed Ould Cheikh, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Calame, parle «d’une très bonne nouvelle. Une mesure continentale qui aurait dû intervenir depuis plusieurs années au vu des multiples relations unissant le royaume et un grand nombre de pays africains». Par ailleurs, explique t-il, «la politique de la chaise vide n’ayant jamais été une bonne stratégie, le Maroc, un grand pays, pourra désormais faire entendre sa voix au sein de l’instance panafricaine».