Après le placement en détention préventive de Mohamed Ould Ghadda et le mandat d’arrêt décerné contre le richissime banquier mauritanien réfugié au Maroc, Mohamed Ould Bouamatou, le vendredi 1er septembre courant, l’enquête pour présomption de corruption dans la fronde contre la suppression du sénat mauritanien s’oriente désormais vers les banques de la place, selon plusieurs sources concordantes.
Ainsi, la quasi-totalité des établissements bancaires de la place, une quinzaine dont les livres renfermeraient une quarantaine de comptes appartenant à des personnalités proches de l’opposition seraient concernés par les différentes investigations en cours.
Ces enquêtes couvriraient par ailleurs une période commençant avant le déclenchement de la fronde des sénateurs contre la suppression de la chambre haute du parlement.
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En fait, tout se passe par delà l’épisode de la révolte des sénateurs, et les enquêteurs voudraient avoir le cœur net dans les éventuelles relations «financières» entre Mohamed Bouamatou, le mécène de Marrakech, et l’opposition intérieure.
Cette nouvelle est annoncée dans un contexte caractérisé par les accusations de plus en plus précises du collectif des avocats de la défense, qui dénonce «la manipulation politique» du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Celle-ci serait à l’origine d’une affaire qui a abouti à la mise en examen de 22 individus, parmi lesquels 2 personnalités placées en détention provisoire, 2 mandats d'arrêt internationaux et plusieurs placements sous contrôle judiciaire.
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La défense du sénateur incrimine "une affaire politico judiciaire à travers laquelle le chef de l’exécutif instrumentalise la justice".
Les contours de ce dossier avaient été clairement annoncés à travers des menaces de poursuites brandies par le chef de l’Etat dans tous ses discours à l’occasion de la campagne référendaire contre le sénat».
Par ailleurs, relativement à l’infraction de «corruption», la défense de Mohamed Ould Ghadda interpelle les juges sur la qualité de son client: «est-il poursuivi en tant que sénateur? simple citoyen? Car la réponse à cette interrogation est fondamentale et déterminante" en droit, "la qualité du prévenu étant décisive" dans le traitement d’une telle infraction, soulignent les juristes.