Mauritanie: le FNDU dénonce la situation de crise que traverse le pays

Sécheresse, crise économique, répression, poursuites, inégalités, la Mauritanie subit une crise sans précédent, dénoncée par l'opposition.

Sécheresse, crise économique, répression, poursuites, inégalités, la Mauritanie subit une crise sans précédent, dénoncée par l'opposition.

Le 05/02/2018 à 11h36, mis à jour le 05/02/2018 à 12h41

Le Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), un collectif de l'opposition, dénonce la crise grave et multiforme qui sévit en Mauritanie. Il annonce son intention de prendre la rue mercredi et samedi prochain pour dénoncer les dérives du pouvoir.

La Mauritanie est en profonde crise politique, économique et sociale. On en veut pour preuves la répression, une hausse constante des prix des denrées de base et la détérioration du pouvoir d'achat des populations, l’insécurité et «un cercle de proches du pouvoir s’enrichissant aux dépens» du peuple.

Telle est la présentation de la situation globale de la Mauritanie faite par le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) -un collectif de l’opposition composé de partis politiques et organisations de la société civile- dans une déclaration rendue publique dimanche.

Depuis dix ans, «une poignée de proches du régime accapare les richesses du pays, accumule les fortunes à l’intérieur et à l’étranger, se soigne et soigne les siens dans les plus grands hôpitaux européens et américains, envoie ses enfants les plus prestigieuses universités du monde et leur assure emplois et hautes fonctions», dénonce le collectif de l’opposition mauritanienne.

En effet, pour le FNDU «il est établi que le régime n’a plus à offrir au peuple mauritanien que hausses de prix, d’impôts, de taxes et de la répression».

La plupart des Mauritaniens subissent de plein fouet «et au quotidien, un véritable calvaire, avec des prix en hausse continue, le marché étant laissé aux appétits spéculatifs de certains commerçants issus des cercles proches du pouvoir, qui monopolisent l’importation des principales denrées alimentaires et s’enrichissent», sur le dos du peuple.

Ainsi «la Société nationale d’import-export de Mauritanie (SONIMEX), qui approvisionnait le marché et stabilisait les prix, a été délibérément mise en faillite et liquidée. Les salaires sont gelés, les jeunes frappés par un chômage endémique, les structures hospitalières incapables de prendre en charge et traiter les malades, alors que l’insécurité se répand à travers les actes de banditisme», ajoute le document du FNDU.

Celui-ci évoque également «la sécheresse qui menace les hommes et le bétail, la répression policière visant les étudiants, les poursuites judiciaires contre les sénateurs, les syndicalistes et les journalistes».

Le collectif de l’opposition estime que garder le silence face à pareille situation «c’est encourager le régime à persévérer dans l’humiliation de notre peuple et la dégradation des conditions de vie. Il faut sortir pour faire face aux politiques de mépris et d’appauvrissement et à l’injustice».

Le collectif de l’opposition mauritanienne entend donc investir la rue avec des marches prévues le mercredi 7 et le samedi 10 février, pour protester contre le régime du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 05/02/2018 à 11h36, mis à jour le 05/02/2018 à 12h41