Mauritanie. Droits de l'Homme: la Commission de l'Union africaine se réunit à Nouakchott

Le 27/04/2018 à 09h56, mis à jour le 27/04/2018 à 11h22

Nouakchott abrite les assises de la 62e réunion ordinaire de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP), sur fond de querelles entre les autorités locales et certaines associations, dont les dirigeants dénoncent leur exclusion.

Créée en 1987, avec un siège à Banjul (Gambie) et pour mission de mettre en œuvre la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) tient les assises de la 62e session ordinaire, prévue du 25 avril au 9 mai, dans la capitale mauritanienne. Les travaux de cette manifestation ont débuté mercredi au Centre international des conférences de Nouakchott (CICN) en présence du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Les acteurs africains des questions liées aux droits de l’Homme, issus de la société civile et des organisations gouvernementales dédiées à ce sujet, se retrouvent ainsi à Nouakchott pour s'entretenir de l’évolution des droits de l'Homme dans les différents pays, des problèmes qui se posent, des blocages, des avancées, mais aussi pour échanger les expériences et envisager les meilleurs voies et moyens devant permettre de poursuivre la promotion de ces droits.

Dans un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie d’ouverture, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a insisté sur «le rôle central de la CADHP dans le développement économique et social du continent et à travers sa contribution à la promotion des ressources humaines». Il a par la suite invité la CADHP «à déployer davantage d’efforts pour la préservation et la promotion de la dignité des fils du continent africain»..

Empêchés d’accéder aux locaux du Palais des Congrès, lors de la cérémonie de démarrage de la rencontre, plusieurs militants d’ONG généralement critiques du pouvoir mauritanien, à l’image d'Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association des femmes chefs de famille (AFCF), ont élevé une vive protestation pour «dénoncer une exclusion volontaire de la part des autorités».

Balla Touré, secrétaire général de l’Initiative du mouvement abolitionniste (IRA), le colonel à la retraite Omar Ould Beibacar et deux (2) personnalités de la société civile ont rencontré le même problème «avec des noms sur la liste des invités, qui ont été zappés au dernier moment», selon les précisions de Mint Moctar.

Présent lors de la cérémonie, Boubacar Ould Messaoud, leader de SOS Esclaves, «reconnait que des progrès ont été accomplis en Mauritanie sur le chemin de la résolution de l’épineuse question de l’esclavage, avec la création d'institutions judiciaires spéciales pour traiter le crime. Cependant, le blocage du déni persiste encore à plusieurs niveaux».

La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples «est l’organe de mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, créée en novembre 1987, conformément aux dispositions de l’article 30, pour promouvoir et protéger les droits humains en Afrique»..

La CADHP est composée de 11 commissaires choisis parmi des personnalités jouissant de la plus haute considération, connues par leur intégrité et leur grande probité morale.

Mais, dans son parcours historique, cet organe a essuyé de nombreuses critiques, basées sur le fait que l’influence politique a toujours plombé son indépendance et réduit à la plus simple expression le crédit accordé à ses travaux.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 27/04/2018 à 09h56, mis à jour le 27/04/2018 à 11h22