Nouakchott attend les assises de la 31e réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) les 1er et 2 juillet 2018.
Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif de l’opposition mauritanienne composée de partis politiques, d'organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendantes, saisit «cette opportunité» pour interpeller les dirigeants africains sur la nature et le mode de gouvernance du régime du président Mohamed ould Abdel Aziz, à travers un long document publié mercredi 27 juin au soir.
Le collectif met en avant l’origine «putschiste» du pouvoir, «la dérive autoritaire» et «la mauvaise gestion» des affaires publiques.
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Le FNDU présente «un régime issu d’un coup d’Etat perpétré le 6 août 2008, qui fût condamné en son temps par l’Union africaine, et qui concentre tous les pouvoirs entre les mains de l’Exécutif, réduisant toutes les autres institutions à leur simple expression».
A titre d’illustration, le document cite le cas de l’Assemblée nationale «transformée en simple chambre d’enregistrement» et la suppression du Sénat dont la mission consistait «à veiller à l’autonomie des collectivités locales, qui a fait les frais d’un rejet d’un projet de révision constitutionnelle».
Par ailleurs, «le système judiciaire, pierre angulaire de tout Etat de droit viable, est une des premières victimes de cette dérive autocratique, car toujours instrumentalisé pour servir des desseins politiques».
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Au sujet du référendum ayant abouti à la suppression du Sénat, le FNDU dénonce plusieurs irrégularités, notamment une consultation organisée en violation des dispositions constitutionnelles, un «engagement de l’administration usant de tous les moyens pour manipuler le vote des citoyens, la pression sur les fonctionnaires et employés de l’Etat, l'usage des deniers publics pour financer la campagne du oui, l'interdiction des rassemblements et manifestations favorables au non, l'usage exclusif des médias d’Etat en faveur du oui» et les arrestations «arbitraires» d’opposants.
Sur le plan économique, le document dénonce «une mauvaise gestion des ressources minières et halieutiques, la gestion clientéliste des marchés publics, un choix douteux dans le domaine des infrastructures, la gestion patrimoniale de l’Etat».
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Le document de l’opposition mauritanienne met également en lumière les problèmes liés à la gestion de la question nationale, avec la répression contre la communauté négro-africaine à travers des actes restés impunis, le problème séculaire de l’esclavage, etc.
Des ingrédients qui fragilisent l’unité nationale et représentent un frein sur le chemin du développement.